mardi, avril 07, 2009

LE RAPPORT DE BRODECK (Philippe Claudel)

Moi, tout petit, j'aime les questions , et les chemins qui mènent à leurs réponses. Parfois, d'ailleurs, je finis par ne connaître que le chemin, mais ce n'est pas si grave: j'ai déjà avancé. page42
Je me souviens d'avoir pensé que les yeux n'ont pas d'âge, et que l'on meurt avec ses yeux d'enfant, toujours, ses yeux qui, un jour, se sont ouverts sur le monde et ne l'ont plus lâchés. page 60
La vérité, c'est que la foule est elle-même un monstre. Elle s'enfante, corps énorme composé de milliers d'autres corps conscients. Et je sais auusi qu'il n'y a pas de foules heureuses. Il n'y a pas de foules paisibles. Et même derrière les rires, les sourires, les musiques, les refrains, il y a du sang qui s'échauffe, du sang qui s'agite, qui tourne sur lui-même et se rend fou d'être ainsi bousculé et brassé dans son propre tourbillon. page219
Savant dans les livres, il (un professeur) était aveugle au monde. page 227