mercredi, septembre 28, 2011

LE POIDS DU PAPILLON (Erri De Luca)

Ce soir-là, il avait joué de l'harmonica pour l'assistance. C'était sa façon de répondre aux questions. page 23

Un homme qui ne fréquente pas les femmes, oublie qu'elles ont une volonté supérieure. Un homme ne parvient pas à vouloir autant qu'une femme, il pense à autre chose, il s'interrompt, une femme non...Une femme est ce fil d'araignée tendu dans un passage, qui se colle aux vêtements et se laisse porter... Un homme qui ne fréquente pas les femmes est un homme seul. Il n'est pas un homme un point c'est tout, et rien à ajouter. C'est un homme sans. Il peut l'oublier, mais s'il se retrouve devant une femme, il le sait de nouveau. page 41

On prend des leçons avec les animaux. Elles ne servent pas à réparer, seulement à s'arrêter...Les dettes se paient à la fin, une fois pour toutes. page 46

A la dernière (femme) il avait vu faire le geste de rejeter ses cheveux derrière son dos. Comme un mouvement d'ennui qui éloigne, mais aussi comme une demande de caresse sur les cheveux. Les femmes font des gestes de coquillage, qui s'ouvre pour expulser comme pour attirer à l'intérieur. page 56

Le présent est la seule connaissance qui est utile. L'homme ne sait pas vivre dasn le présent. page 65

La solitude est un blanc d'oeuf, la meilleure partie. Pour l'écriture, c'est une protéine. page 76

samedi, septembre 24, 2011

LA DOUBLE VIE D'ANNA SONG (Linh Tran Huy)

"La vie, c'est passer son temps à se préparer pour quelque chose qui n'arrive jamais" a écrit Yeats. page11

Le souvenir: ce qui reste à ceux qui ont le temps, qui ont le choix. page 75

Elle s'était dit qu'il valait mieux me blesser que me décevoir. page 121

Et Anna et moi étions devenus amis de même que le vent souffle, que le soleil brille et que la mer est salée.

Aimer quelqu'un à qui l'on doit beaucoup et particulièrement beaucoup d'argent, est en soi une épreuve. Page 132

lundi, septembre 19, 2011

LA BEAUTE DU MONDE (Hector Tizon)

Il pensa qu'il n'y a que dans les rêves que nous sommes l'autre, le vrai. page 35


Etre adulte signifie que l'on sait qu'on a plus de mère, qu'on gît éveillé et seul dans l'obscurité de la nuit. page 51


Le temps annihile l'amour et les illusions, souille l'innocence. page 57


les larmes sont faites pour sourdre des yeux, sinon, elles se transforment en rancoeur, nous laissent stupéfaits; l'âme hébétée , et, comme des morts, même si seule la souffrance nous différencie d'eux....

L'amour comble, bien qu'il ne puisse entrer que là où existe un vide pour le recevoir. page 74


Il n'existe pas d'abîmes plus profonds que ceux qui séparent deux personnes. page 82


Son dernier voyage fut un long détour; la vie d'un homme entre le moment où il naît et sa fin n'est qu'un long détour. page 131

mercredi, septembre 14, 2011

SUR LA ROUTE DE MADISON (Robert James Wallace)

L'analyse détruit l'unité. Certaines choses, les choses magiques, ont besoin d'être vues comme un tout. Si on les fragmente, elles disparaissent. page 51




Les vieux rêves étaient des bons rêves. Ils ne se sont pas réalisés, mais je suis content de les avoir eus. Je ne sais pas exactement ce que cela signifie, mais je m'en servirai d'une manière ou d'une autre. dit Richard. page 55




"Mon Dieu! qu'est-ce qu'il avait donc (Richard) de si spécial? Il était comme un habitant des étoiles qui se serait accroché à la queue d'une comète avant de tomber au bout de son allée. (Francesca)page 98




Quelque chose d'aussi simple qu'un verre de bière fraîche au moment du bain lui semblait (à Francesca) très élégant. Pourquoi est-ce que Richard (son mari) et elle ne vivaient comme ça? En partie, elle le savait, à cause de l'inertie des habitudes. Tous les mariages, toutes les relations couraient ce risque. Les habitudes entraînaient la routine et la routine avait son propre confort , elle en était consciente...La routine est une chose, la peur du changement en est une autre. Et Richard avait peur du changement quel qu'il fût, dans leur mariage. Il ne voulait pas en parler, en général...Pourquoi des murs et des barbelés empêchaient-ils des relations simples, naturelles entre les hommes et les femmes? pages 104-105




"Robert , curieusement, je t'appartiens. Je ne voulais pas être possédée, je n'en avais pas besoin et je sais que tu n'en avais pas l'intention, mais c'est arrivé. Je ne suis plus assise sur l'herbe à côté de toi. Je suis en toi, prisonnière et heureuse de l'être." Il répondit: Je ne sais pas si tu es en moi, ou si tu m'appartiens. Une chose est sûre, je ne veux pas te posséder. Je pense que nous sommes deux à l'intérieur d'un autre être que nous avons créé et qui s'appelle "nous". En fait, nous ne sommes pas vraiment à l'intérieur de cet être. Nous sommes cet être. Nous sommes tous les deux perdus et nous avons créé autre chose, quelque chose qui existe seulement comme une fusion de nous deux. Dieu, nous sommes amoureux! Aussi profondément, aussi complètement qu'on peut l'être! page 129




"Tu es le voyage. Tu es cette fissure où l'illusion rencontre la réalité, là-bas sur la route et la route , c'est toi. (Francesca) page 130




lundi, septembre 12, 2011

LES OLIVIERS DU NEGUS (Laurent Gaudé)

Nous nous entassons dans la mort avec la même tristesse que dans la vie, serrés les uns contre les autres, laids d'être tous identiques. Comme si, même là, nous avions peur d'être seuls. page 38

A chaque génération qui disparaît, c'est un peu du monde qui sombre. page 43

Nous mourrons tous. En une seconde. Sans avoir eu le temps de nous regarder les uns les autres. page 157

lundi, septembre 05, 2011

ORIGINES (Amin Maalouf)

"D"autres que moi ont parlé de "racines"...Ce n'est pas mon vocabulaire. Je n'aime pas le mot "racines", et l'image encore moins. Les racines s'enfouissent dans le sol, se contorsionnent dans la boue, s'épanouissent dans les ténèbres; elle retiennent l'arbre captif dès la naissance, et la nourrissent au prix d'un chantage : "Tu te libères, tu meurs!". ...Pour nous, seules, les routes importent. Ce sont elles qui nous convoient - de la pauvreté à la richesse ou à une autre pauvreté, de la servitude à la liberté ou à la mort violente. Elles nous promettent, nous poussent, puis nous abandonnent. Alors, nous crevons,, comme nous étions nés, au bord d'une route que nous n'avions pas choisie. page 9


Il est des relations d'amour qui fonctionnent sur le mode du manque et de l'éloignement. Tant qu'on est ailleurs, on peut maudire la séparation et vivre dans l'idée qu'il suffirait de se rejoindre. Une fois sur place, les yeux se dessillen : la distance préservait encore l'amour, si l'on abolit la distance, on prend le risque d'abolir l'amour. page 33


Nous sommes les générations arrogantes qui sont persuadées qu'un bonheur durable leur a été promis à la naissance - promis. mais par qui donc? page59


Nous avons constamment deux visages, l'un pour singer nos ancêtres, l'autre pour singer l'Occident. page 121 (l'auteur fait allusion à la tenue vestimentaire des Libanais au début du XXè siècle.)