lundi, février 22, 2010

LA PHILOSOPHIE DE LAO ZHANG (Lao She)

C'est le premier roman de Lao She. Cette oeuvre se situe entre 1919 et 1923. Né en 1899, il fut persécuté puis sans doute "suicidé" par les Gardes rouges en 1966...
Les vieux pasteurs (étrangers) se font parfois un plaisir d'inviter leurs disciples à venir bavarder chez eux. Au lieu de dire :" venez dîner", ils préfèrent la formule "venez prendre le thé". Inviter les gens à prendre le thé est une coutume qui fait partie de la civilisation occidentale. Ce n'est pas du tout la même chose. Cependant, pour les Chinois, être invité à prendre le thé chez un étranger est considéré comme une faveur et ils ne peuvent donc pas se formaliser de la différence. page 11
S'il fait du commerce (Lao Zhang), c'est pour gagner de l'argent. S'il est dans l'armée, c'est aussi pour gagner de l'argent et, enfin, s'il enseigne, c'est toujours pour gagner de l'argent! Alors, il peut être, à la fois, commerçant, militaire et enseignant, c'est la fortune! Voilà ce qu'on peut appeler sa trinité et voilà pourquoi on peut affirmer que sa philosophie a pour base l'argent et la trinité. page 11
La révolution la plus remarquable de la famille chinoise est le droit qu'ont maintenant les enfants de refuser la nourriture que leur présentent leurs aînés. Si on leur donne dix choses, ils n'en mangent que neuf et demie. C'est probablement dû à la présence étrangère. page 127
Seuls les barbares peuvent s'embrasser ainsi en plein jour et en pleine lumière. Les gens civilisés ne peuvent pas se comporter de cette façon. S'ils s'embrassent, c'est forcément dans la pénombre.page 129
Je sais que normalement, les femmes n'ont pas droit à la parole, mais moi, je t'autorise à me parler de tes affaires. page 137
Il lui fallut d'abord pleurer quelques instants avant de laisser parler son coeur comme si, chez les femmes, les larmes devaient nécessairement précéder la parole. page 157
Pour le respect des rites, la Chine n'a pas son égale." On ne pourra jamais reprocher à personne d'être trop poli." est une phrase qu'on entend souvent, même dans la bouche de Chinois occidentalisés qui ne connaissent pas leurs Classiques. page 185
Petit à petit, une évidence se fit jour en lui: le riche était "un type bien", le pauvre était "un bandit". C'était la richesse ou la pauvreté qui faisait de l'un "un type bien" , de l'autre "un bandit"....Son séjour en prison lui offrait l'occasion de réfléchir. Les riches étaient-ils automatiquement des "types bien" et les pauvres" des bandits?. Il devait revoir la question de fond en comble. Il lui vint une idée absurde: on ne devenait pas un "type bien" grâce à l'argent, mais plutôt en se donnant du mal pour autrui. page 192
La femme est une créature belle et inconsistante qui se peinturlure le visage pour séduire les hommes. Ce qu'on appelle l'amour est donc un autre mot pour désigner le besoin sexuel. page 204
Lao Zhang achetait une femme comme il aurait écheté un vêtement d'occasion. Il voulait ,que la marchandise soit bonne et le prix peu élévé. Si un vêtement n'allait pas, il pouvait toujours le revendre.page 206
Marier les enfants à quatorze ans pour pour que les filles puissent accoucher seize fois dans leur vie, vous trouvez que c'est trop et non conforme aux principes de l'eugénisme. ...Seize enfants, ce n'est pas trop! ça permet à l'espèce de se perpétuer! page 257
L'homme riche marche en regardant le sol, le poète marche en regardant le ciel. page 259