mercredi, mai 26, 2010

RITOURNELLE DE LA FAIM (Le Clézio)

Etre heureux, c'est n'avoir pas à se souvenir. Page 12
"Pour moi, c'est ici que ça se passe. Les souvenirs, ça me donne mal au coeur. Je veux changer de vie, je ne veux plus être une mendiante". Xénia, émigrée russe à Paris. page 46
Des gens mouraient, à Nankin, en Erythrée, en Espagne, les camps de réfugiés près de Perpignan débordaient de femmes et d'enfants qui n'attendaient que le mot du gouvernement qui les sortirait de ce cloaque et leur rendrait la liberté. Et , ici, rue du Cotentin, dans le salon baigné par le doux soleil printanier, le bruissement des langues tissait un nid protecteur, un havre, une amnésie tranquille et sans conséquence. page 69
"Il faut dire qu'avec lui (Hitler) le pays (l'Allemagne) a changé, j'ai un ami qui est allé dernièrement à Berlin, il dit que, depuis l'arrivée du chancelier, l'Allemagne est devenue propre et agréable, il y a des fleurs partout, même dans les fermes et les petits villages...
..."Une voie nouvelle! Vous y croyez, vous. Votre Hitler, excusez-moi, c'est un malin qui dit ce que les gens veulent entendre, mais il ne fera rien... pages 74, 75
Il fallait quitter l'enfance, devenir adulte. Commncer à vivre. Tout cela , pour quoi? Pour ne plus faire semblant, alors. Pour être quelqu'un, devenir quelqu'un. Pour s'endurcir, pour oublier. page 109