mardi, octobre 19, 2010

KATIBA (J. C. Rufin)

...(Les islamistes) Ils avaient tous connu une première vie. Ils avaient militaires, enseignants, médecins. A 'époque, ils se rasaient chaque matin, enfilaient des costumes à l'européenne, nouaient de cravates. Désormais, la tenue islamique les réunissait page 24
Il est très difficile de trouver un geste pour quitter quelqu'un qu'on ne reverra jamais.page 196
La conversation s'ouvrit par plusieurs heures de généralités. Le vieillard avait une longue familiarité avec le temps, le temps du désert, dilaté à l'extrême, rythmé par des phénomèmes lents, qu'ils soient miniscules comme le pas des bêtes, ou gigantesques comme le basculement des saisons. Rien ne servait de le bousculer. On ne fait pas pousser une plante en tirant sur les feuilles. Béchir respectait les formes, attendant qu'il en vienne au fait. page 236
Des idéologues, il y en a finalement assez peu dans les groupes terroristes. Ce sont ceux qui agissent comme des gourous, qui guident les autres. Les chefs ou les prophètes, en somme. Mais le gros des troupes, comme dans les sectes d'ailleurs, ce sont des gens dont le moteur est beaucoup plus simple. Leur motivation est la revanche. Ce sont souvent des personnalités humiliées, soumises, niées, qui, en embrassant une cause violente, se trouvent tout à coup en position de laver toutes les offenses qu'ils ont subies. page 258.

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