jeudi, novembre 11, 2010

TERRES NOIRES, TERRRES BLANCHES Andrew McGahan)

"Laissez-moi vous parler de la terra nullius. Une partie de cette théorie affirme que les Aborigènes ne travaillaient pas la terre, qu'ils se contentaient de la laisser comme ils la trouvaient, et qu'ils n'avaient donc aucun droit de propriété. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Ils faisaient de leur mieux, avec des moyens très limités. L'Australie n'était pas un paradis. Elle ne possédait aucune plante propre à l'exploitation intensive, pas de blé, d'orge, de coton, ou quoi que ce soit d'autre.. Elle ne possédait pas non plus d'animaux propres à la domestication, pas de moutons, pas de vaches. C'est seulement une fois que les Européens ont apporté ces plantes et ces animaux qu'il a été possible de créer des exploitations comme nous en avons aujourd'hui, avec des champs, des barrières. Avant ça, les Aborigènes cultivaient ou élevaient de la seule façon rentable....Ensuite, la Haute Cour a ouvert la voie avec l'affaire Mabo. Elle reconnaissait enfin que le concept de la terra nullius avait toujours été un mensonge et aujourd'hui, le gouvernement répond à une réalité historique en proposant une loi sur les droits fonciers des Aborignènes: le Native Title. La terre de ce pays appartenait aux Aborigènes et nous la leur avons volée sans leur donner aucune compensation. Ce n'est pas juste. Pendant un siècle et demi, les Aborigènes ont été parqués dans des missions, dans le désert ou dans des ghettos urbains, et nous les avons oubliés. ça aussi, c'est injuste. Ces gens n'ont eu aucun accès à l'éducation, aux soins et à l'emploi; beaucoup d'entre eux n'avaient le droit de vote avant les années 1960. Tout cela est injuste, et les conséquences auront des répercussions sur plusieurs générations, mais le Native Title a le mérite d'être la première étape visant à redresser nos torts..." page 190
Les Aborigènes dessinaient des cercles au fin fond de la brousse, aux endroits qui avaient pour eux une signification particulière. Des endroits puissants. Ces lieux étaient sacrés. page 195

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