lundi, février 04, 2013

QUAND L'EMPEREUR ETAIT UN DIEU ( Julie Otsuka)

Petit livre qui raconte l'histoire des milliers de citoyens américains, d'origine japonaise qui ont été déportés dans des camps après l'attaque de Pearl Harbour. Julie Otsuka emprunte largement à l'histoire de ses grands-parents. Elle retrace le destin d'une famille tranquille de Berkeley. Le père, soupçonné d'être un traître au service de l'empereur, est déjà interné , la mère et ses deux enfants sont envoyés dans un camp de l'Utah aux confins du désert. Un exil fait de privations et de souffrance, où les pires sévices sont perpétrés dans l'indifférence générale.Trois ans plus tard, à la fin de la guerre, arrive le temps des retrouvailles, c'est une famille brisée qui doit réapprendre à vivre avec ses voisins.

Demain, les enfants et elle s'en iraient. Elle ignorait où ils se rendraient, où combien de temps ils seraient partis, ou encore qui habiterait la maison pendant leur absence. Elle savait simplement qu'ils devaient s'en aller demain.  page 174

Lors de la première journée dans le désert, sa mère lui avait dit d'être prudent: "Ne touche pas aux barbelés, ne parle pas aux gardes dans les miradors. Ne regarde pas directement le soleil. Et n'oublie pas: ne prononce jamais le nom de l'empereur à haute voix. page 60

Cela ne ressemblait à aucun des déserts dont il avait entendu parler dans les livres. Ici, il  n'y avait ni palmiers, ni oasis, ni caravanes de chameaux serpentant lentement parmi les dunes. Ici, il n'y avait que le vent et la poussière,et  puis le sable brûlant. Page 61

Les règles concernant la clôture étaient simples: interdiction de passer par-dessus, interdiction de passer par-dessous, interdiction de passer autour, interdiction de passer au travers...Il y avait aussi des règles concernant le langage: ici, on dit "salle à manger" et non pas "cantine" "conseil de sûreté" et non pas "police interne", "résidents" et non pas "évacués"enfin et surtout, "climat mental " et non "moral"... Il y avait aussi des règles concernant la nourriture: il était interdit de se resservir , sauf de pain et de lait. Et concernant les livres: pas de livres en japonais. Il y avait aussi des règles concernant la religion: pas de shintoïstes,  avec leur culte de l'empereur. page 69

"On vous a amenés ici pour votre propre protection" leur avait-on assuré. C'était dans l'intérêt de la sûreté nationale, C'était une question de nécessité militaire. C'était pour eux l'occasion de prouver leur loyalisme. p78

Beaucoup de gens avaient logé chez nous en notre absence mais nous ignorions qui ils étaient, ou ce qu'ils étaient devenus, ou encore pourquoi nous n'avions jamais reçu le moindre chèque de l'homme qui avait promis de veiller à la location de la maison. page 118



Aucun commentaire: