dimanche, mars 13, 2022

HENDAYE (Marcos EYMAR 2015)

 Dans une vieille méthode d'espagnol trouvée chez un bouquiniste, Jacques a bien du mal à reconnaître la langue ardente de ses tantes venues à Pari pleurer la mort de sa mère. Il sombre dans l'alcool et quitte son emploi pour se lancer à corps perdu dans l'apprentissage obsessionnel de cette langue maternelle interdite, convaincu qu'elle seule peut expliquer les fractures de son enfance ( l'émigration de ses parents dans les années 60, l'énigmatique disparition du père communiste, le passé trouble de sa mère.) Bientôt, il se voit proposer une mystérieuse mallette la frontière des Pyrénées, lors d'hypothétiques aller-retours par le train de nuit. S'installe alors un périlleux va-et-vient entre Paris et Madrid, le français et l'espagnol, le passé et le présent pour cet homme impliqué à son corps défendant dans une dangereuse affaire criminelle de contrebande et une impossible histoire de fascination sexuelle et linguistique.

Sous les allures de roman policier, ce livre écrit dans une lange très singulière dit la difficulté de se structurer sans le recours de la langue identitaire, et de n'avoir que la frontière pour condition et patrie. 

Les journées deviennent interminables. Chaque heure contenait non seulement sa vie absurde, mais aussi celles qu'il n'avait pas vécues, les enfants qu'il avait laissés  s'échapper dans les chambres louées et les hôtels sans étoile. Jacques fouilla les armoires et les tiroirs  du minuscule logement de sa mère, dans l'espoir de trouver une photo, une lettre, mais en vain. Les souvenirs semblaient faire partie de la saleté qu'elle avait combattue pendant toute sa carrière de femme de ménage. page 20

Mieux vaut mal vivre que mourir, pensa-t-il. Page 23

Ma grammaire  déclare que le passé composé désigne le présent du passé, une action qui a des conséquences au moment actuel. page 90

Avec les mots , ce n'est pas comme avec les vêtements, penses-tu,; à mesure qu'on grandit, on utilise des mots plus petits et plus ajustés aux choses. page 102

Quand il se réveilla, il était recouvert de la rosée des cauchemars. page 114

Le livre est assez pénible à lire; il est truffé d'expressions espagnoles... Pour moi, on perd ainsi le fil de la lecture.


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