mardi, décembre 16, 2008

SALOGI'S (Barlen Pyamootoo)

Barlen Pyamootoo est né à l'île Maurice et ce livre a pour titre le nom de sa mère: Salogi et raconte sa vie.
...lui expliquer que la vie , c'est des coups durs à encaisser, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. page8
Tout pouvait se jouer lors d'un mariage: des jeunes gens s'y affichaient pour rencontrer l'âme soeur, les parents enquêtaient discrètement sur la famille et les sentiments de l'amoureux ou l'inverse, et des marieurs se démenaient dans l'arrière-cuisine pour conclure des alliances. Cela peut paraître pittoresque mais dans les années cinquante, le mariage et la messe étaient les seules échappées des pauvres, des opportunités pour les jeunes de rêver à l'amour et à une autre vie. Et c'est donc à un mariage, celui de son cousin Canavaldi à Cure-Pipe, que ma mère a rencontré mon père. page 38
J'ai eu cette chance d'avoir beaucoup lu dans mon enfance et mon adolescence et de porter en moi des histoires qui , aujourd'hui encore, m'obsèdent, m'éreintent, parfois, me brisent et des personnages étranges et vaguement effrayants qui appartiennent à des époques révolues et habitent à jamais des pays inconnus, mais dont le corps et la voix pourraient être miens. J'ai eu aussi la chance d'avoir été nourri par tant de langues si différentes: le créole, ma langue maternelle, mon substrat; l'anglais et le français à l'école, sauf dans la cour de récréation où rayonnait le créole; le tamoul que j'apprenais également à l'école, mais qui appartenait surtout aux cérémonies religieuses; le bhojpuri, une langue indienne courante à la campagne, dans laquelle mon père et ma mère conversaient; et d'autres langues encore qui me parvenaient sans écho d'une boutique chinoise, de la radio ou d'une salle de cinéma. page 81

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