jeudi, janvier 27, 2011

SKY (Patrick Chauvel)

Patrick Chauvel en tant que photographe a suivi une patrouille de soldats américains dans la guerre du Vietnam.

Etrange cete terrasse couverte où s'échouaient les journalistes (à Saïgon) . Il y avait ceux qui bavardaient tout le temps - les nouveaux arrivés - et ceux qui se taisaient : ceux-là étaient dans la guerre, ils n'arrivaient plus à en parler; elle restait accrochée à eux. page 25
Avant de aprtir au Vietnam, j'étais impartial car mal informé. Je lisais tout et n'importe quoi sur ce qui se passait là-bas. Alors, j'ai voulu voir, vérifier. Va voir et raconte. Et puis dis-nous la vérité? Non, ma vérité et rien d'autre. page 32
"On vivait à Washington (Sky parle) , la ville de ceux qui décident les guerres mais restent chez eux. page 52
Il y aura plus de cinquante-huit mille morts chez les soldats américains, sans parler des blessés que la guerre aura recrachés, moitiés d'hommes qui erreront à la recherche d'un travail ou d'un peu de reconnaissance, virés par la jungle et la mort, chômeurs d'apocalypse, abrutis de souvenirs. Les morts seront plus veinards:ils auront droit de finir sur un long mur de marbre noir qui reflétera les visages des survivants come des âmes en peine. C'est une Américaine d'origine chinoise qui a pondu ce mausolée. page 72
Le journaliste photographe que je rêvais d'être est mort. Ce sont mes premiers pas de guerrier page 143 (3 membres du commando sur 6 ont été tués)
Paris, ils n'ont rien compris (le journaliste est rentré à Paris) J'ai l'impression de m'être écrasé sur une autre planète.
Une planète habitée, et même très habitée: il y a des gens partout. Ils ont le même aspect que moi, mais ils vont vite, ils se croisent, affairés; une course, ou plutôt un grouillement de quidams qui courent dans tous les sens . Où vont-ils donc? page 179
Je suis à Paris, encagé come un fauve. Là-bas, je croyais avoir traversé l'enfer en tenant coûte que coûte la tête hors du chaos, en supportant le mal jusqu'au bout. Mais ici, c'est l'enfer. page 180
Tombé de la guerre en plein Paris, je me retrouve le cul par terre, entouré de gens qui se marrent et profitent de l'après -68, à des années-lumière de mon idée de la révolution, et pour qui la guerre du Vietnam est une cause en vogue, comme le portrait du Che qu'on retrouve à toutes les sauces...Les pires, pour moi, sont ceux qui se déguisent en militaires avec le signe de la paix imprimé sur une veste de combat achetée aux puces. page 186
-"On ne parle pas de guerre, on la fait.
-Nous l'avons faite, tous les trois. Et la peste, comme la guerre abolit les frontières individuelles des hommes...Un sentiment de communauté, de fraternité, une solidarité réelle, nous donnent l'impression de nous affranchir de notre condition. L'homme est changé. C'est un règne nouveau qui s'ouvre et qui durera. Plus jamais les choses et les gens n'apparaîtront ce qu'ils étaient naguère." page 222

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