mardi, mars 12, 2013

LE POLYGAME SOLITAIRE ( Brady Udall)

"Brady Udall raconte l'histoire exceptionnelle d'une famille non moins exceptionnelle. A 40 ans, le très mormon Golden Richards, 4 fois marié et père de 28 enfants, est en pleine crise existentielle. Son entreprise de bâtiment bat de l'aile, son foyer est une poudrière minée par les rivalités  et les menaces d 'insurrection. Rongé par le chagrin après la mort de 2 de ses enfants, il commence à douter sérieusement de ses qualités de père et de sa capacité à aimer. Golden Richards, tragiquement fidèle à ses idéaux , se sent  seul. Mais dans le désert du Nevada, il va rencontrer que  l'amour est une mine inépuisable."

Les épouses plurales qui ne s'étaient jamais fait coiffer  de leur vie sautèrent sur l'occasion  et se confièrent aux mains expertes de Nola Harrison (une épouse de Golden).  Et comme elle oeuvrait pour le bien commun, ...le conseil de la paroisse ne fut guère en mesure de s'y opposer. Tant que les coiffures restent décentes, donc pas question de teinture ou de coupe à la Marilyn Monroe, et que les femmes ne se livrent pas à des extravagances, comme se vernir les ongles, nous pensons donner notre accord. page 69

Si on ne savait pas, on se dirait une famille heureuse, une famille harmonieuse. Mais, approchez-vous, observez et vous ne manquerez pas de voir les rituels incongrus, les chagrins et les pleurs versés dans la solitude, les tractations, les mini -drames de la peur, de l'angoisse et du désir. page 87

On ne peut pas faire un mètre dans la maison , sans être réprimandé, corrigé et averti, sans qu'on vous rappelle que les règles et les lois sont ce qui  nous protège des pires aspects de nous-mêmes et qui nous permet de tenir le péché , l'anarchie et le mal à distance. page90

En ce moment, le Père se cache, comme d'habitude. Son repaire est le rez-de-chaussée de la Maison de la Poupée, une petite maison délabrée à un étage, en contreplaqué et bardeaux de cèdre dont il a abandonné la construction 3 ans auparavant à la mort de sa fille. page 92

A l'église, on apprend aux enfants que, pour chasser les mauvaises pensées, il faut réciter un passage des textes sacrés ou entonner un cantique. page 131

C'était vrai, il (Golden) avait accepté ce travail (construire un bordel) parce qu'il n'avait pas le choix. ...Oui, il risquait sa place au sein de l'église,  sa réputation et peut-être même son âme pour le bien de sa famille., mais il y avait  autre chose,une raison qu'il était incapable  de justifier et d'expliquer: il le faisait pour s'évader. Pour échapper 4 ou 5 jours par semaines à des épouses qui se querellaient, à une bande d'enfants bruyants toujours entre ses jambes, aux jalousies et aux ressentiments, aux obligations religieuses, aux notes de dentiste qui arrivaient avec une terrifiante régularité, à la tristesse qui étreignait son coeur chaque fois qu'il parcourait les couloirs de l'une ou l'autre maison pour regarder ses enfants entortillés dans leurs draps en se disant : "Quoi qu'il arrive, j'en suis responsable. Ils comptent sur moi". page 172

Quand il prenait un enfant dans ses bras ou qu'il lui donnait un chewing-gum, il était obligé  de prendre tous les autres dans ses bras et de leur donner à chacun un chewing-gum....Il devait mesurer ses compliments, ses baisers et ses cadeaux quels qu'ils soient.  Au fil du temps, il avait  appris à adopter une attitude de neutralité, un expression impassible afin de ne pas être accusé de favoriser un enfant, une épouse, d'aimer un tel plus qu'un tel ou d'avoir des chouchous. page 319

S'il y a une chose qu'un enfant polyg apprend , c'est bien qu'il n'est pas le centre du monde...Comme ils sont des gens à part, comme ils vivent selon les principes de Dieu, les familles vivront ensemble pour les siècles des siècles, ce que tout le monde a l'air de trouver formidablement formidable...Est-ce si formidablement formidable  d'avoir à faire la queue pour parler à sa mère? se demandait Rusty. page 515

Tu l'aimes?  cette fois, il détourna le regard et contempla ses mains écorchées. Plus vite qu'elle ne l'aurait pensé , il répondit: "Je ne sais pas. je crois que oui ou plutôt je croyais. Mais je ne t'aime pas moins pour autant" La remarque lui arracha un sourire. Il n'aurait pas pu lui donner une réponse plus juste, plus parfaite, parce que , après tout, c'était une vérité fondamentale.
Ils avaient choisi de régler leur vie sur cette vérité fondamentale: à savoir que l'amour est une matière pemière  illimitée. il n'est pas soumis au jeu des additions et des soustractions, de sorte que le donner à une personne n'implique pas nécessairement qu'on  doive l'ôter à une autre. Et le coeur dans sa capacité elle aussi est illimitée. page 668

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