mardi, septembre 26, 2017

LA FONTAINE , Une école buissonnière.Eric Orsenna

Traduire, c'est explorer. Apprendre à regarder, à comparer. A rêver précis. Rêver, qui est tout sauf rêvasser. Page 22

L'école buissonnière dit le dictionnaire, est une école clandestine, qui , au Moyen-Age, se tenait en pleins champs. Page 23

Comme souvent, un livre vous touche parce qu'il annonce la suite de votre vie. La lecture est une prémonition. Page 29

Pour créer, il faut ruminer, qui n'est pas converser sauf avec soi-même. Il faut se décomposer, devenir compost. page 47

Homme cohérent, une rareté autrefois tout autant que de nos jours, La fontaine trouve naturel que sa moitié ne se refuse aucun des  plaisirs adultères dont lui-même raffolait. Ils vivaient donc à trois, le mari, la femme et l'amant. page 49

Sacha Guitry dira plus tard: " Le bonheur à deux se compte jusqu'à trois!" page 51

Le mot "fable  vient de la racine latine "fari": parler. La fabula est un propos, un récit. page 101

La Fontaine prenait un plaisir obstiné à se montrer malhabile dans le grand jeu social, s'affrontant aux puissants puis les flattant à contre -temps, s'accoquinant avec des gens de charme, mais inutiles, se battant pour des charges qui lui dévoraient le temps mais ne lui rapportaient rien, s'empêtrant dans  d'humiliantes chicanes pour des queues de cerise...page 154

S'il voulait récupérer une chance, une petite chance de salut, La Fontaine devait , par ordre de sacrifice croissant:
 1- avant tout, bien entendu, interdire toute réimpression de ces oeuvres honteuses: Les Contes,
2-Jeter au feu la pièce qu'il venait d'écrire et dont tous ses amis..., lui disaient qu'elle avait atteint le niveau de ses fables,
3- s'engager à ne plus rien écrire d'autre que des oeuvres pies;
4- écrire une confession générale dans laquelle il reviendrait sur tous les péchés de sa vie et demanderait pardon pour chacun;
5- lire , écoutez bien, lire cette confession à...l'Académie française.
page 158

En se refusant à l'importance, il ( La Fontaine ) est descendu  jusqu'au centre invisible de ce très changeant mystère: un être humain.  page 176




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