mercredi, janvier 23, 2019

AU PETIT BONHEUR LA CHANCE (Aurélie Valognes)

"1968. Jean a six ans quand il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère. Pour l'été. pour toujours. Il n'a pas prévu ça. Elle non plus.
Mémé Lucette n'est pas commode, mais dissimule un cœur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot.
Chacun à une étape différente sur le chemin de la vie -  elle a tout vu - Lucette et Jean vont s'apprivoiser en attendant le retour  de la mère du petit garçon.
Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs surprises qui font le sel de la vie."
 
"La vie , ce n'est pas ce qu'on a vécu, mais ce dont on se souvient"  Gabriel  Garcia  Marquez.
 
Marie reprend sa vie de jeune femme de 28 ans en main. Avec Jean dans ses bagages...
Deux âmes fragiles percent la nuit , et en moins d'une heure, viennent gratter une porte familière.  En découvrant ces deux fugitifs et la petite valise. Lucette n'a pas l'air surprise. Elle ne pose aucune question. jean;, lui, en aurait eu des dizaines, mais la fatigue l'emporte. La jeune mère claque la porte derrière elle et repart. Lui, reste seul, chez sa grand-mère. Pour l'été. Pour toujours.
Jean ne le sait pas encore , mais ce jour de juillet 1968,  sa nouvelle vie commence.  pages 10, 11
 
Marie a eu toujours des rêves plein la tête. Des envies plus grandes que la chambre de 7 m2 qu'elle partageait avec Françoise, sa grande sœur.  page 17
 
Son père était deux fois plus vieux que Marie au début de leur histoire (encore une histoire de mathématiques)  et cela n'avait pas, mais alors pas du tout, plu à Lucette. Le père de Jean avait déjà bien vécu quand il avait rencontré Marie. Beaucoup même. Avec une autre famille. Et une femme anglaise par dessus le marché.
Jean aimait beaucoup son père. Il l'évitait seulement les soirs où il recevait sa paie et rentrait bien plus tard du bistrot. page 32
 
A Paris, Marie cherche un emploi de serveuse. Elle s'apprête à la dernière mode comme les stars de cinéma, pour être la plus jolie, celle à qui l'on accorde toujours les pourboires les plus généreux;; page 49
A partir de son adolescence , Marie prend conscience qu'elle est belle. Elle est admirée par les femmes autant qu'elle fait tourner la tête des hommes. On la courtise et elle minaude. page 50

"Mémé, pourquoi on ne va pas faire les courses comme maman au Codec? Ils vendent tout, tu sais!  ça éviterait de faire la tournée!
page 69
 
"Tiens  Jean, dresse la table, s'il te plaît.
- Ce n'est pas un truc de garçons que de mettre le couvert, Mémé. Tu ne le sais pas?
- Et la vaisselle? demande - t-elle circonspecte.
-Bah, encore moins. Le Papa lit le journal, pendant que la Maman , elle fait la vaisselle. C'est comme ça la vie, Mémé.
- Je crois, mon petit bonhomme qu'il y a deux ou trois petites choses que tu n'as pas bien comprises "dans la vie". page 73
 
(Jean est allé avec Mémé chez les cousins) Une fois à l'intérieur, Jean reste bouche bée. Rien n'est comme son ancien chez lui, encore moins comme chez Lucette. Tout est à la dernière mode. ou peut-être tout simplement moderne....
- Whaouuuuuuuu! Tante Françoise, tu as un frigidaire!
Jean ouvre la porte et commente pour Mémé:
- Tu vois que ça servirait bien, un frigo!....
...Le petit garçon continue la visite, les yeux toujours plus écarquillés. Une salle d'eau avec de l'eau et qui coule comme par magie  depuis un robinet.... pages 83, 84, 85

Le petit garçon  ne parvient pas à cacher sa déception (une carte de  sa mère adressée à Lucette mais pas à lui)  Elle est  trop grande. Il a pris cette lettre comme une gifle. Il s'attendait à ce que Marie lui adresse son message...Jean ne le sait pas encore, mais c'est ce jour-là que sa vraie vie d'homme a commencé: quand il a cru , pour la dernière fois, ce que lui disaient les adultes. pages 101, 102

Le chemin de l'école est toujours un moment  de rêvasser. Comme le dit Lucette.  Jean est, de toute façon, toujours dans la lune. A six ans, Jean fait seul deux kilomètres pour se rendre à l'école: cela fait quand même huit kilomètres à pied, puisqu'il arpente les rues quatre fois par jour, en rentrant  déjeuner le midi. page 141
 
Juin 1968. Depuis que Marie est partie, onze mois ont passé. Jean a bien grandi. Lucette lui a tricoté des pulls gigantesques dont il déplie les revers au fur et à mesure qu'il s'allonge. Il est allé chez le coiffeur et a demandé la coupe à la mode: celle en brosse.  C'est Bonne Soirée , le journal de Tante Françoise qui en faisait l'éloge. Lucette était contente;  elle n'aurait pas aimé qu'il choisisse une version très  chevelue , comme celle des yéyés. page 151
 
(Lucette, Jean , Françoise, la tante et sa famille sont allés à Paris pour un baptême d'un cousin. Marie est la marraine) Il (Jean ) ne reconnaît pas cette personne à la chevelure peroxydée et toute gonflée sur le dessus, mais il identifierait  entre mille cette odeur: tabac, citron  et touche de miel... Lorsque Marie se retourne vers le fond de l'église,  elle ne discerne pas non plus cet enfant qui plonge la tête dans l'allée....Mais quand il relève la tête, Marie est en train de remettre son sac à main sur l'épaule et s'apprête à suivre les filles de son âge, qui quittent déjà la fête.
- Mais tu vas où? lui  demande-t-il de sa petite voix d'enfant.
-En discothèque, avec mes cousines. mais avant, je vais leur montrer la vraie vie parisienne....
Je suis désolée. je n'ai pas eu le temps de t'écrire autant que je l'aurais voulu...
-  Tu viens Marie? On t'attend ou quoi?...
- J'arrive. A bientôt Jean....
Jean, lui reste seul...pages 157, 158
 
Dans le train de retour, Jean reste silencieux. Il n'a pas décroché un mot depuis la veille...Il a pris sa décision: tous ses demains se feront sans elle. Il ne veut plus rien attendre d'elle. Jamais. Il sera peut-être  enfin heureux ainsi. page  160
 
Lorsque le lendemain, Lucien( le facteur) arrive  avec une lettre de Marie, Jean l'attrape et la met directement dans la poubelle., sous les yeux ahuris des deux complices.  Lucette et Lucien écrivent les lettres pour  faire croire à Jean que c'est  sa mère qui lui envoie des nouvelles). page 171

(Lucette a changé d'appartement )  Lucette a complété  le luxe de son  appartement avec une machine à laver le linge. Elle raffole de  sa Vedette...Page 190
(Les cousins et Tante Françoise sont partis vivre en Allemagne, pour suivre  l'oncle, Alfred)   Juin 1973. Jean avec Mémé va les voir.
Jean est content de constater que ses cousins , à première vue, ne se sont pas trop "germanisés" ..Il les retrouve égaux à eux-mêmes. page 201
 
 

Aucun commentaire: