lundi, mai 16, 2011

DANS LA MER, IL Y A DES CROCODILES (Fabio Geda)

Histoire vraie d'un jeune Afghan , d'une tribu hazara, une ethnie haïe par les Patchtounes et les Talibans. Pour le protéger, sa mère l'abandonne, au Pakistan. Commence pour l'enfant de 10 ans, un périple de 5 ans qui le conduira en Italie en passant par l'Iran, la Turquie, la Grèce...

Il faut toujours avoir un désir devant soi, comme une carotte devant l'âne, parce que , c'est en essayant de satisfaire ses désirs qu'on trouve la force de se relever, il faut toujours avoir un rêve au-dessus de sa tête, quel qu'il soit, alors, la vie vaut la peine d'avoir vécue. page 12

S'en aller.
Moi, je n'aurais jamais voulu quitter Nava (là où il est né) . Mon village m'allait très bien. Il n'y avait aucune technologie, pas d'énergie électrique, mais il y avait des pommes. Je voyais naître les fruits: les fleurs s'épanouissaient sous mes yeux pour se changer en fruits. Ici aussi, les fleurs se changent en fruits, mais on ne le voit pas. Les étoiles. Très nombreuses. La lune. je me souviens que, pour économiser le pétrole, nous mangions certains soirs en plein air, sous la lune. page 24

Au fait, écouter , c' est très différent de regarder. C'est moins douloureux, pas vrai? ça permet de jouer avec son imagination, de transformer la réalité.
Oui, en tout cas, pour moi. page 38


...il m'a dit que bien faire et mal faire étaient les deux moitiés d'un même sandwich que, dans tous les cas, il fallait manger en entier, sans regarder ce qu'il y avait à l'intérieur. page 54


(Enaïat travaille en Iran sur un chantier de construction d'immeubles, il est sans papier)

Effectivement, personne ne sortait jamais du chantier.

Le chantier n'était pas eulement une maison.

Le chantier était un monde.

Le chantier représentait le système solaire. page 70


Quand on n'a pas de famille, les amis sont tout.

En attendant, le temps passait. Les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines. Les mois. Le tic-tac de ma vie. J'aurais voulu acheter une montre pour donner un sens au passage du temps, une montre qui donne l'heure et la date, qui mesure la pousse de songles et des cheveux, qui me dise combien je vieillissais. page 76


Un jour, j'ai lu que le choix d'émigrer naît du besoin de respirer. C'est vrai. L'espoir d'une vie meilleure est plus fort que tout autre sentiment. Par exemple, ma mère a décidé qu'il valait mieux me savoir en danger loin d'elle mais en route vers un futur différent que me savoir en danger près d'elle, dans la boue et la peur pour toujours. page 83

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