jeudi, janvier 14, 2021

VIRGINIA ( Jens Christian GRONDAHL) 2000

 Nous sommes en 1943,et les bruits de la guerre n'épargnent même pas cette grande demeure bourgeoise, construite à l'écart d'un hameau au bord de la mer du Nord. Ses propriétaires, un couple sans enfants, accueillent leur jeune neveu de quatorze ans mais aussi la fille adolescente de la couturière de Madame, pour la mettre à l'abri des bombardements qui menacent Copenhague. Lorsqu'un avion s'écrase non loin de là, dans les dunes, un drame silencieux va se nouer entre les deux adolescents, un drame silencieux va se nouer entre les deux adolescents et un pilote britannique.

Ce récit, dépouillé et émouvant, sur le thème de l'innocence perdue, marque, sans doute, un tournant dans l'écriture de Jens Christian Grondahl, dont le talent s'affirme de livre en livre. 

Elle ne connaissait pas la région. Elle avait grandi à Copenhague, et aussi loin que remontait son souvenir, elle avait habité avec sa mère dans ce petit appartement près du port. Son père les avait abandonnées quand elle avait cinq mois et elle ne l'avait jamais vu. Sa mère était couturière à domicile.....Et au cours d'un été lointain, la jeune fille était venue dans cette maison au bord de la mer du Nord. Elle écoutait le ressac et les avions anglais.  page 13

Elle avait les épaules larges, de longs bras et des jambes musclées. Elle avait l'air d'une championne de natation. ....L'arrivée de la jeune fille lui avait été annoncée  une semaine plus tôt. ...Elle le trouvait curieux avec son corps osseux, ses yeux rapprochés et ses cheveux raides...IL n'avait encore guère eu de contact avec les filles et il était incapable de les regarder sans se sentir perdu. page 18

Elle se souvenait qu'elle restait éveillée, la nuit, qu'elle pensait à sa mère sans que celle-ci lui manque vraiment.....Elle  entendait les bombardiers qui survolaient la région, elle  se disait qu'ils allaient atteindre la ville et y lâcher leur charge.  page 22

Il avait conscience de chacun des mouvements de la jeune fille dans la maison. Il entendait ses pas dans l'escalier, quand elle refermait la porte  de sa chambre, avec précaution selon lui. Il aurait été faux de dire qu'elle l'évitait, mais elle ne cherchait pas non plus sa présence. Oui, il se dit parfois qu'elle l'accompagnait à la plage ou à la promenade uniquement parce qu'elle était une invitée. Une invitée qui compensant l'hospitalité dont elle jouissait en épluchant les pommes de terre, en mettant le linge à sécher, en causant le moins de bruit possible et en se faisant un devoir de lui tenir compagnie. Mais cela pouvait tout aussi bien être le fruit de son imagination.  page 25

Son oncle expliqua qu'il avait entendu dire qu'un avion anglais s'était écrasé, non loin de la côte, au nord...Un soldat allemand monte la garde près de la carcasse de l'avion abattu....au dîner, le médecin-chef dit qu'on avait trouvé  un parachute qui flottait dans les eaux du fjord. page 29

Elle est éveillée. Elle écoute le silence...Il s'écoule peut-être une demi-heure, voire presque une heure avant qu'elle n'ose s'extirper de son lit avec maintes précautions. Elle se raidit, , se hisse à la force des bras, afin que les ressorts ne la trahissent pas. elle s'habille dans allumer la lumière, elle tourne la poigne à fond et ouvre la porte sans un bruit. Elle sait quelles marchent  grincent sous les pas. Pendant qu'elle aidait à préparer le dîner, elle a rempli un panier et l'a dissimulé dans le bûcher....Elle pousse lentement la porte....Personne ne l'entend quand elle l' (son vélo) enfourche  et se met à pédaler sur le chemin. .....Bientôt, elle aperçoit la remise, là-bas...page 32....Elle ne  le voit pas encore mais elle sait  où il se trouve ( le parachutiste anglais)  Il l'appelle calmement. Il lui parle de sa voix douce , dans cette langue étrangère dont elle comprend quelques mots, mais dans laquelle elle est incapable d'exprimer même les choses les plus simples. Elle n'a plus peur quand il tend la min et touche son bras, et la laisse glisser jusqu'au coude. Elle s'accroupit en face de sa silhouette tapie dans un coin, elle écoute  les bruits affamés qu'il fait lorsqu'il dévore la nourriture. pages 34, 35

La nuit suivante, elle ne dormit pas, elle attendit le silence puis se faufila hors de la maison avec son panier. Elle ne savait pas que quelqu'un l'avait entendue. Il la vit par la fenêtre quand elle prit son vélo. Il s' habilla en hâte et courut jusqu'à une dune d 'où il put la voir au loin, distincte dans la nuit claire. page 35

Les soldats allemands  étaient de l 'autre côté de la cloison. Il ( le garçon) entendait parfaitement leurs voix, mais ne comprenait pas leurs paroles. Quand il releva la tête, le pilote fit un grand mouvement pour le chasser hors de la remise et qu'il retrouve les soldats approchant de la porte.  Il ne bougea pas quand le pilote réitéra son geste silencieux et désespéré. Il ne pensa à rien pendant les quelques secondes suivantes. En revanche, depuis lors, je n'ai pas cessé de me demander si les soldats allemands m'avaient vu pénétrer dans l'abri et si cela aurait fait une différence si j'étais sorti seul au lieu de nous trouver ensemble. ....Mon oncle et ma tante sont venus me chercher après l'interrogatoire. elle était partie quand nous sommes rentrés à la maison. Elle avait laissé une lettre. page 41

Il me fallait trouver une défense quand je n'arrivais pas à dormir. J'énumérais tout ce qui pouvait faire office d'excuse.  Mon jeune âge, la situation désespérée du pilote. L'impossibilité, pour deux jeunes gens , de lui faire traverser le pays et de l'amener à bord d'un de ces cotres de pêche qui passaient des résistants et des juifs en Suède. Je me suis maintes fois répété qu'il a certainement été traité comme un prisonnier de guerre et qu'il a été interné dans un camp  de prisonniers en Allemagne, où la plupart de soldats ont survécu;  Je me suis dit qu'il était rentré en Angleterre, après la guerre..;Mais cela ne changeait rien. A ses yeux à elle, ce regard bleu qui me scrutait , je les avais trahis. Et dans mon for intérieur, je lui donnais raison, car j'aurais pu aisément me tenir à l'écart de la remise.  page 42

Elle a sûrement pensé au pilote anglais. Des années plus tard, elle m'a dit que c'était le premier homme à l'avoir touchée. Il lui avait caressé le visage et les cheveux et avait hésité dans l'obscurité, puis elle avait doucement penché le visage et senti les poils de sa barbe et de ses lèvres.  Un seul baiser lent et tâtonnant; C'était là toute leur histoire d'amour. Il avait sorti quelque chose de sa poche et posé dans sa main un objet plat, froid et métallique. après, elle avait pensé qu'il savait  qu'ils ne se reverraient plus C'était un étui à cigarettes en argent...Les initiales du pilote sont gravées sur le couvercle: " M. W." . .page 43....Elle me l'a envoyé il y a un an.. Lorsque j'ai reçu l'étui et la lettre, cela faisait presque quatre ans que nous ne nous étions vus. ..;Elle avait alors la trentaine. ;page 44

Je n'avais pas escompté la revoir et il s'écoula de nombreuses années avant que je la prenne au mot (aller la voir à Paris). Je venais de prendre ma retraite....C'était début mai, et j'avais décidé de réaliser un vieux rêve: passer un mois à Paris. page 47

Je me suis senti isolé, alors que tous les gens étaient accompagnés. Je me suis senti isolé; j'étais seul, mais c'est différent. J'ai soudain songé au nombre d'années pendant lequel j'avais vécu comme eux. Je travaillais toute la semaine et faisais un boulot que je n'aimais pas afin d'avoir les moyens d'acheter un tas de trucs ont je n'avais pas vraiment besoin. Le dimanche, je faisais une excursion avec ma famille....Je ne l'avais jamais  confié à personne, mais parfois, je trouvais ça totalement vain de bosser la semaine pour pouvoir passer le dimanche en voiture, jouer au ballon avec mon fils, arranger le grillage et déjeuner sous le parasol. page 52

J'ai découvert qu'elle habitait le quartier. je suis rentré dans le café et je l'ai appelée. à ma grande surprise, elle a répondu. ..Cette fois-ci, j'ai eu du mal à le reconnaître, cette femme âgée...Je l'ai reconnue lentement quand elle a ôté ses lunettes noires. J'ai retrouvé son visage large et son sourire. .... Nos vies respectives ne possédaient pas de points communs. ...En quelques minutes, nos retrouvailles nous ont paru  presque évidentes comme si les existences que nous avions menées chacun de notre côté n'avaient duré plus que le temps des grandes vacances....Il y avait un-je-ne-sais-quoi d'intime ou de familier à se retrouver face à face à la terrasse d'un café parisien.   pages 55, 56, 57

Elle m'a demandé si je me rappelais l'abri  abandonné que je lui avais montré, à l'extrémité des près inondés, tout au fond du fjord. me souvenais-je aussi de l'avion anglais qui s'était écrasé au loin, et de ce qui avait été dit au village?  On avait retrouvé un parachute. J'ai acquiescé mais dans la pénombre, elle n'a sûrement pas vu. Elle m'a parlé du pilote anglais qu'elle avait trouvé. je l'ai laissée parler. C'était la première fois qu'elle racontait cette histoire, dit-elle, après un silence.  Elle s'était imaginé qu'on aurait pu le cacher ailleurs. page 64

Je ne l'ai revue que ce jour-là...Il y a environ un an, je suis tombé, par hasard, sur son avis de décès dans le journal: Copenhague  1927- Paris 1999. L'annonce était signée  : " La Famille". page 67

Elle aurait pu essayer de  retrouver sa trace, de découvrir qui s'était caché derrière les initiales  M. W.  sur l'étui de cigarettes. elle n'en avait rien fait. Elle avait laissé passer les années  en pensant à lui lorsque rien d'autre n'occupait son esprit....Il était une pensée  sous toutes les idées fugaces qui lui traversaient la tête. Et il était devenu précisément une pensée plus qu'un souvenir. page 69 Une fois dans l 'ascenseur ( elle l'a invité chez elle) , j'ai eu honte de moi....Mon sentiment de culpabilité avait été vain, mais  il était redoublé maintenant que j'avais omis le lui raconter ma version de notre histoire ( il était coupable de  l'arrestation du pilote) page 70

Je suis allé sur sa tombe. ...Elle était donc là sous la dalle lisse en marbre du Groenland. Un bouquet à moitié fané, était posé sur sa tombe, des roses rouge foncé, presque brun. J'avais  moi aussi un bouquet, des tulipes hollandaises. ...Et pourtant, je suis revenu. On pourrait penser que j'avais d'autres choses à faire, ce qui est vrai, même si je sui prêt à admettre que c'est parfois une corvée de tuer le temps lorsque l'on est à la retraite. ...Même si les années passent plus vite quand on vieillit, les jours paraissent parfois longs et pénibles. avec des ornières qu'il faut contourner. pages 71, 72, 73

Je suis revenu, non pas une fois, mais plusieurs....J'apportais toujours des fleurs et chaque fois, il y avait un bouquet de roses fraîches ou jaunies. page 73....Je me suis préparé à rentrer. Il était là , à deux pas derrière moi. je ne l'avais pas entendu....Le bouquet de roses pendait  au bout de son bras droit...Il s'est accroupi et a posé son bouquet à côté du mien, sur le gravier qui entoure la pierre tombale.  ....Puis, il s'est retourné vivement et m' a tendu la main : " Nous n'avons pas l'honneur de nous connaître." page 75

( Ils vont prendre un verre) Il m'avait demandé qui j'étais et depuis quand j'avais connu son ex-femme. " Cinquante-sept ans?  Cela fait bien longtemps" avait-il répondu en souriant....;" Un amour de jeunesse? " son attitude m'a surpris...Je lui ai expliqué les circonstances...Page 78

Il m'a demandé si j'étais marié. j'ai répondu que j'avais été marié deux fois.;Si le but du mariage n'était pas de dormir ensemble et de se dorloter, il ne savait pas à quoi servait le mariage. page 85

(L'ex-mari du personnage principal invite l'homme qui apporte des fleurs sur la tombe, chez lui) C'est ainsi que, un dimanche, j'ai garé ma voiture devant une villa d'un quartier résidentiel au nord de la ville. ...je ne cessais  de songer aux prés inondés qui donnaient sur le fjord, à la remise aux planches mangées par le soleil et les intempéries, là où le pilote anglais s'était caché. dans mon souvenir, cet abri était comme un écrin fermé. Peut-être avait-il été de même pour elle. Alors que nous contemplions la pluie et les éclairs à Passy, elle m'avait dit qu'elle avait pensé à ce pilote toute sa vie. Cela était la première fois qu'un homme la touchait.  Cela avait été  aussi , pour moi, la première fois, lorsque j'avais tenté de lui faire des  avances, maladroit et craintif  dans la pénombre trouée par les rais de lumière qui s'insinuaient entre les planches. Il y eut d'autres  de femmes depuis, pas beaucoup, mais si peu non plus, et certains ont constitué des rencontres infiniment  plus décisives que le premier objet  de mon désir tâtonnant. De même, il devait exister quantité de raisins pour expliquer qu'elle se soit progressivement détournée de son mariage. elle était devenue silencieuse  et absente  jusqu'à ce que son mari vacille dans le vide et le silence et s'agrippe à la première femme qui, un jour, avait croisé son chemin. pages 91, 92, 93

Mais peut-être ne sont-ce pas les causes que l'on recherche lorsque l'on  tente de débrouiller l'écheveau d'une existence, cet embrouillamini de fils que sont les rencontres, les moments partagés et les adieux, les pactes et les séparations, les rêves enfouis, les promesses rompues ou oubliées et les occasions inattendues. Tout ce que l'on a vécu et  éprouvé, parfois dans la détresse, parfois dans l'allégresse, mais le plus souvent dans l'indifférence....Oui peut-être cherche-t-on autre chose que des explications car comment parviendrait-on à obtenir la célèbre synthèse à partir des dons et des tares innés, à partir de chaos des circonstances et de hasards?   page 93

Je ne sais  si je pensais à tout cela quand j'ai trouvé la maison, quand j'ai franchi l'allée dallée et quand j'ai  tiré la sonnette. page 94

Elle (sa seconde épouse, Française, 15 ans  plus jeune que lui) est passée à la cuisine pour préparer le déjeuner. Il l'a suivie des yeux puis, il s'est tourné vers moi et m'a dévisagé. - Je l'aime" a-t-il dit sans détour, en clignant des yeux. Il s'est tassé  dans son fauteuil de jardin, il a contemplé les nénuphars du bassin  et les branches nues des arbres fruitiers.  " Mais il a fallu d'abord que je me le permette" a-t-il ajouté.  J'ai posé mon verre sur la table qui nous séparait. " Comment cela?  - Oh.....L'heure est venue....mais mon fils...Mon fils est parfois assez dur" ....." J'aurais peut-être dû.. J'ai levé la main pour le rassurer. " Ce n'est pas parce que je me reproche d'avoir été poussé à divorcer, a-t-il ajouté doucement. Non,  ce que je me reproche, encore, c'est de l'avoir épousée.  De l'avoir voulue  absolument, et de l'avoir laissée - cela va paraître surprenant - de l'avoir laissée faire. Bon, je vais te montrer le jardin".  pages 97, 98

...."La vie est étrange, n'est-ce pas? J'ai emmené une Danoise à Paris, uniquement pour la laisser là-bas. C'était son choix. Elle ne voulait pas rentrer. Et ensuite, j'ai ramené une Française au Danemark ,où elle passe toujours pour la méchante sorcière." J'ai eu pitié de lui et de ses remords. page 99

Je lui ai parlé du pilote anglais et de mon rôle honteux dans cette histoire. je l'ai fait autant pour moi que pour rétablir une sorte d'équilibre entre nous. j'ai dit qu'elle avait pensé à lui  chaque jour depuis la guerre. Nous sommes restés silencieux, jusqu'à ce que Denise sorte sur la terrasse pour nous avertir que le déjeuner était servi. J'ai vu que mon récit l'avait impressionné....page 101

(Son fils arrive avec ses deux enfants; ceux-ci se ruent dans le jardin, cassent les roses, jettent des pavés dans le bassin etc....) Le fils m'a regardé sans sourciller... "Alors, comme ça, tu connaissais ma mère?   -  Nous nous sommes connus quand nous étions jeunes. - Mais elle n'a jamais parlé de toi". ..;" Vous ne vous êtes pas vus très souvent toi et ta mère...je veux dire au cours des dernières années....a objecté mon hôte.  - Qu'est-ce que tu racontes?  a expliqué le fils sans le regarder page 105

(L'hôte est allé jouer avec son petit-fils dans le jardin et Denise faire le café) " Cela fait combien de  temps que tu connais mon père? " Cela ressemblait un peu à un interrogatoire. J'ai regardé ses traits amorphes, je ne l'aimais pas et je n'aimais pas ses enfants. Beaucoup de gens ne l'accepteront pas, mais à mon avis, les enfants peuvent être aussi antipathiques que les adultes. En revanche, je me suis rendu compte que j'aimais bien leur grand-père, cet honnête homme courtois qui se ratatinait sous les regards désagréables de son fils. " Pas très longtemps. Nous avons seulement fait connaissance après la mort de ta mère". ..." Mais tu sais tout de même qu'il s'est débarrassé de ma mère au profit de celle-là? " Il a fait un geste en direction de l'entrée. " Cela ne remonte-t-il  pas à longtemps? - ça change quelque chose?  - Elle ne s'en est jamais remis , a-t-il ajouté..... " Mais elle avait son travail, elle a voyagé.... - Oui, mais elle était seule. - Ne l'a-t-elle pas choisi?  - Qu'est - ce que tu en sais? .....- Peut-être que les choses n'étaient pas come tu le crois. " Il m'a lancé un regard méfiant.  " Il y  a quelque  chose que j'aimerais te raconter. Mais je te demanderais de la garder pour toi."  L'histoire a pris forme à mesure que je l'ai racontée . Il y avait  de la place pour celle-ci dans ce que je savais d'elle...Je lui ai donc parlé de ma rencontre avec sa mère, quelques années avant sa mort.... Elle n'avait jamais été  véritablement amoureuse  de  ton père. Et là; à l'étranger...; elle  a eu une relation avec un autre homme. Lui aussi était marié, avec des enfants. Ils s'étaient rencontrés pendant un été, lorsqu'ils étaient  jeunes, mais cela a été bref. Ils n 'avaient jamais pensé qu'ils  se reverraient"  . Il m'a regardé avec un air niais. Je m'imaginais facilement la chose, et je ne doute pas qu'il le pensait aussi. Le oui- dire a toutes les apparences du vrai, que la chose se soit passée ou non. Il est parfois impossible de faire la différence entre un mensonge et ce qui pourrait être vrai....J'ai marqué un silence et l'ai laissé se représenter l'infidélité de sa mère avant  de poursuivre . " Pour finir, il a été clair que son amant n'avait pas l'intention  de quitter sa famille et elle a mis un terme à leur relation....;Leur mariage n'était plus qu'une apparence lorsqu'il a rencontré Denise". Je me suis tu. Il avait les larmes aux yeux, c'était presque trop beau. Il ressemblait à un enfant...Les autres sont revenus et nous avons pris le café. Denise avait fait une tarte. Ils sont partis peu après et mon hôte les a accompagnés dehors. De ma place, je les voyais....Le jeune homme  chauve a hésité un instant, puis, il a serré son père dans ses bras, un peu maladroit et il est monté rapidement dans sa voiture.  Denise l'a vu également....Je ne l'ai jamais rappelé lorsqu'il  a laissé des messages sur mon répondeur. 

Quand je suis rentré chez moi ce soir-là, j'ai sorti l'étui à cigarettes du pilote anglais. Je l'ai ouvert , j'ai pris la cigarette...J'ai cessé de fumer, mais j 'ai allumé la cigarette , tiré une bouffée. .... J'ai tenu la cigarette entre mes doigts et j'ai contemplé la fumée qui montait  dans l'air comme un ruban transparent  er s'enroulait en spirales et en boucles dans les reflets du soleil couchant. pages 108, 109, 110





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