mercredi, janvier 20, 2021

TOUT IRA BIEN ( Damian Barr) 2020

 1901. Afrique du Sud. Une guerre sans merci oppose l'armée britannique et les premiers colons. Sarah vander Watt et son fils sont emmenés de force dans un camp de détention. La dernière chose que voit Sarah, tandis que les soldats anglais mettent le feu à leur ferme, est sa précieuse bibliothèque qui sera réduite en cendres. A leur arrivée dans le camp, le commandant se veut rassurant. C'est pour leur sécurité que les habitants ont été regroupés, on leur assure que "tout ira bien".  Dans les faits, c'est la naissance du premier camp de concentration de l'histoire.

2010. William. 16 ans, ne veut qu'une chose dans la vie, rester seul avec ses livres et ses chiens, et demande qu'on lui fiche la paix. Inquiets pour lui , sa mère et son beau-père Ils l'envoient au camp " Aube Nouvelle" où l'on accueille des garçons pour en faire des hommes. Virils. Ici, lui assure-t-on, "tout ira bien".

Ce qui lie ces deux drames?  Il faudra se plonger dans ces pages bouleversantes, vibrantes de colère et d'espoir, pour le découvrir. 

Tout ira bien, dont le Guardian a loué "la sagesse et l'infinie poésie ", l'un autobiographique sur un adolescent gay en Angleterre dans l'Angleterre thatchérienne. Il vit à Brighton.  Tout ira bien est son premier roman.

"Que jamais, jamais plus, ce beau pays ne connaisse l'oppression d'un homme par un autre." Nelson Mandela . discours d'investiture à la présidence, 10 mai 1994, Prétoria.


QUELQUES NOTES SUR L'HISTOIRE DE L'AFRIQUE DU SUD

 Les Khoisan , 30000 ans avant J.C., les Khoi- Khoi ( les Hottentots) et les San, puis les Bantous, il y a  4000 ans,   les colons hollandais et français protestants qui ont pris le nom de Boers,  au XVII ème siècle et  à partir de 1795,  arrivée des Britanniques , première guerre des Boers ( 1880- 1881) seconde guerre des Boers ( 1899- 1902) ; en 1910 formation de l'Union d'Afrique du Sud, dominion britannique; 1948, installation de l'apartheid; 1991, abolition du système ségrégationniste

Le journal de Sara van der Watt pour son mari , Samuel, parti combattre les Anglais. 

Mardi 1er janvier 1901, juste après le petit déjeuner. Nous savons qu'ils arrivent. Cela deux semaines maintenant que nous regardons la fumée s'élever au loin, conscients qu'ils seront bientôt devant notre portail.....Jour après jour, les Anglais se rapprochent. page 21

Nous nous affairons , nous préparant à la venue de nos non-invités, . page 24

Ton père (celui de son mari qui  était pasteur)  a appris l'anglais en en autodidacte, pour pouvoir prier  avec les Khakis qui mouraient pendant notre première guerre contre eux, celle qui nous a obligés à venir jusqu'ici  pour pouvoir observer nos propres rites. Une langue pauvre et prosaïque  disait ma mère. page 26

Samedi 5 janvier. Ils sont là. Nous sommes saufs....Le premier est arrivé ce matin...." Bonjour " a-t-il lancé d'un ton jovial...." Je suis là pour l'inventaire.  - L'in-ven-taire" ai-je répété...J'en ai saisi lorsqu'il  a englobé la ferme dans un grand geste des deux bras. pages 37, 38, 39

Le Khaki a pris toute la matinée pour procéder à son comptage. J'ai été soulagée de voir qu'il avait apporté  son déjeuner. ...Il a passé toute l'après-midi à vérifier ceci ou cela. page42

Lundi 7 janvier. Nous sommes dans un train qui roule en direction du nord, je crois. ils refusent de nous dire où exactement. ....Cela fait un jour et une nuit que nous sommes enfermés dans cette boîte sans le moindre arrêt, ni eau, ni nourriture. page 43

Jakob (un employé noir) nous a réveillés en criant : " Khakis" avant que  quelqu'un le fasse taire en le frappant. Lettie ( son épouse) a calmé Fred ( le fils de Sara et de Samuel)  . Je suis sortie.  Je les ai trouvés dans la cuisine, au nombre de six, en train de regarder autour d'eux....page 46

Toute la matinée, le général Durham est resté assis à notre table à signer des documents donnant au caporal des ordres qu'il relayait à ses hommes...Ils ont rempli panier après panier...jusqu'à ce que le chariot soit rempli. ..Les poules, ils les ont attrapées une à une méthodiquement.... " Mme van der Watt ...nous sommes sur le point de commencer l'intérieur. Vous avez cinq minutes , si vous le désirez, pour prendre tout ce que vous pourrez emporter. Je vois que votre mari a une bibliothèque bien fournie."...Tout le reste, ils l'ont sorti et empilé avec soin sur le deuxième chariot, tandis que le caporal Johnson cochait gaiement chaque objet sur son inventaire. Dix ans de notre vie ont disparu....page 51

Il ( le général) a fait un signe de tête au caporal qui a sorti une boîte d'allumettes, en a craqué une et l'a jetée sur notre toit.  page 53....Puis, ils ont versé des sacs de sel blanc et brillant sur notre potager désormais vide, le faisant pénétrer à coups de botte. Rien n'y repoussera désormais.  page 54  Au bout d'une centaine de mètres, notre chariot a quitté la piste...Des dizaines de chariots allaient dans la même direction.  page 54

Jeudi 10 janvier  Nous avons passé une éternité dans ce train. page 55 nous avons tous faim....Le train a atteint Bloemfontein au moment où le soleil s'éclipsait. page 60

" Vous êtes au camp de réfugiés de Bloemfontein, a annoncé un autre soldat en anglais. Je suis le capitaine Cooper du régiment du Devonshire. Suivez-moi s'il vous plaît"....Nous étions tous emportés en direction  d'une haute clôture de barbelés.  pages 62, 63

" Vous n'êtes pas des prisonniers ici. Vous êtes des réfugiés...;Soyez assurés que vous serez ici en sécurité. Tout ira bien". Il a répété ces derniers mots.  page 64

Tous les matins, réveil à cinq heures, au son des trompettes; extinction des feux à neuf heures du soir, en toutes circonstances. ...Au-dessus de nous, se dresse une tour de garde couronnée d'un nid de fil de fer où deux soldats sont installés à fumer. Ils grattent leurs allumettes sur ce qui doit être une mitrailleuse. page 68

Notre camp - il y en a d'autres - contient deux cent cinquante tentes. page 70

Toutes les heures d'autres chariots arrivent avec leur cargaison de détresse.  Certains d'entre nous restent à côté du portail dans l'espoir d'obtenir quelques nouvelles. Il y a parfois des retrouvailles, mais c'est essentiellement  de l'attente. page 72

Les enfants de plus de douze ans reçoivent une ration d'adulte. Parce que Fred n'en a que six, il a droit à un seizième d'une boîte de lait par jour. C'est tout. ...On voit peu de mères dodues....Samuel, les enfants ici sont maigres comme des clous, leurs manches battent leurs poignets. C'est affreux à voir. ..Ils ne nous fournissent pas de savon, puis nous traitent de vermine. page 77

A la fin du service (religieux) le révérend Fernie a lu à haute voix  le nom et l'âge de tous ceux qui se  sont éteints cette semaine et à chacun, un sanglot éclate. page 82

- Votre nouvelle carte de rationnement. - Je n'en ai pas besoin. " ai-je répondu..."Le règlement , c'est le règlement. Voici celle réservée aux indésirables.  - Les indésirables?  "Les femmes comme vous - dont le mari persiste à combattre. Des indésirables. Vos époux vous ont abandonnés, vous et vos enfants, nous obligeant à vous nourrir, vous loger et vous donner accès à la médecine moderne et à l'éducation qui vous font si manifestement  défaut. Tout cela aux frais du contribuable britannique...Page 83

Je me couvre la bouche désormais, à cause de tous les gens qui toussent. Tout le monde se gratte. Rougeole,  typhoïde, même suicides, disent certains: le révérend n'arrive pas à suivre. Lui-même semble bon pour la tombe alors qu'il vole éperdument de mourant en défunt. page 90

Savez-vous  comment les choses se passent dans le camp des Noirs? m'a-t-elle dit ( Mrs Kriel qui partage la rente avec Sara)  demandé. - Le quoi? - Le camp des  Noirs, ma chère, de l'autre côté de Bloemfontein. J'ai la chance d'avoir gardé ma servante mais c'est parce que le directeur comprend qu'une femme de ma stature ne peut de passer de domestiques. Les délicates familles de réfugiés blancs doivent être logées avant qu'il soit fait quoi ce soit pour les Kaffirs ( les Noirs) . De toute façon, ils sont habitués à vivre dehors, aussi est-il parfaitement impossible pour eux de bâtir leur propre abri et de se trouver à manger, comme ils le faisaient avant que nous arrivions . ...Je ne peux imaginer que ce soit horrible pour eux....Partout dans la région, les Kaffirs se soulèvent, comme ils ont toujours voulu le faire, maintenant que nous ne sommes plus là pour les civiliser. Nous sommes plus en  sécurité ici...page 96

Ma propre faim est une sorte de vide anxieux....Le pire est e savoir que les vivres ne manquent pas: la seule chose est une simple signature. si je signe le serment, je pourrai acheter à Fred tout ce dont j'ai besoin. page 98

Mercredi 23 janvier. ( Rassemblement au camp)  " Cette nuit, nous avons perdu notre reine., a commencé le révérend Fernie en bredouillant. Et notre famille royale - notre Empire - a perdu une mère et une grand-mère. " Une sorte de frisson nous a traversés page 109

Des caisses sont arrivées d'Angleterre, marquées " Fonds d'aide aux femmes et aux enfants sud-africains en détresse"; nous n'en avons pas vu le contenu. Chaque matin, nous sommes tirés e notre lit par les mains-en- l'air ( ceux qui collaborent) ....Nous mangeons par terre comme les Kaffirs ( les Noirs) : du pain aussi sec et dur que les fourmilières où il est cuit, et parfois, une tranche de pap ( gruau de maïs) moisi. page 116

Jeudi 31 janvier. Le capitaine Hume chef du camp. " Le mois dernier, nous avons eu  vingt-cinq morts de malaria, soixante-deux de typhoïde ainsi que cent cinquante-deux cas de scorbut. page 125

Samedi 2 février. Nous n'avons pas le droit de sortir de nos tentes...Encore une journée sans ration. page 129

Lundi 4 février. Alors que je me penchais en arrière pour maintenir la distance, il ( le caporal Johnson) m'a attrapée pour m'attirer sur ses genoux et a commencé à tirer sur mes jupes.....J'ai repoussée d'une claque. " Voilà qui est mieux. Pas encore tout à fait matée hein? " D'un geste brutal, il m'a fait tomber par terre avant de me coincer la tête entre ses genoux.....  Il s'est affaissé comme un ivrogne...Son oeil gauche était fixé devant lui sans rien voir; le manche de on couteau de petit déjeuner sortait de son oeil droit.  J'ai palpé la poche de mon tablier. Vide... " Allez salopard " a fait Helen en lui donnant un coup de pied.- Où? " ai-je demandé d'une voix enrouée par l'émotion... Helen a pris une grande inspiration , raffermi sa prise sur l'étoffe et tiré de toutes ses forces en direction des latrines.  Alors que nous revenions en pataugeant, la Croix du Sud est apparue au-dessus de nous dans les ténèbres de minuit. L'as-tu vue aussi? Où es-tu Samuel? Où es-tu? page 134

FIN DU JOURNAL. Voir dans ce blog  BLUE BOOK (novembre 2017) Les camps de concentration allemands sans la colonie de Namibie.

DEUXIEME PARTIE. 

Mars 1976. Johannesburg. 

Personnages: Rayna, ses enfants:  Piet et  Irma; Willem , né le 27 avril 1994, est son petit-fils et fils d'Irma. 

27 avril 1994 Les infos du petit déjeuner montraient des gens en train de faire la queue , dès avant l'aube, devant les bureaux de vote de tout le pays: villes , bourgs, townships, fin fond du veld,  dans les églises, le s tribunaux, les cabanes.  Files de Noirs, files de Blancs, files ostensiblement mixtes sur les campus universitaires.....Aux infos , ils montrèrent De Klerk en train de voter, puis Mandela et sa sorcière d'épouse qui saluaient  de la main avec un sourire retors en traversant une foule de partisans  de l'ANC devant un bureau de vote, avec pour seuls Blancs, sur place, des policiers à l'air effaré. Laisser voter, c'était se laisser buter - elle ( Rayna)) fut fière de sa trouvaille page 172....

(Irma est en train d'accoucher) "Où est le docteur Beck" s'écria Irma. - Il est parti.  - Parti? répété-t-elle _ Reparti  En Angleterre, parti!  page 175

Rayna a toujours travaillé ( à la gare) et ses enfants n'ont jamais manqué de rien, personne ne peut dire le contraire...Au cours de  toutes ces années, elle n'a pas vu un Noir s'approcher du guichet  SLEGS BLANKES. Maintenant, cela arrive tout le temps...Elle leur indique leur propre guichet à l'autre bout du hall. Le mois dernier, elle a été briefée par son nouveau patron, noir, sur les nouvelles règles. Les panneaux SLEGS BLANKEES et NIE BLANKEES ont été décrochés. Pourtant, elle remarque les deux queues continuent à se former. ....De prisonnier, Mandela est devenu président et son nouveau drapeau flotte partout mais pas sur les maisons de Brakpan où des barreaux poussent à chaque fenêtre. page 181

Mars 2000. C'est samedi matin et Willem attend...Rayna a été convoquée à un énième formation sue la diversité.. Page 191 Dans la cour de récré, tout le monde parle anglais. L'afrikaans est réservé aux cours et à l'église.

Mars 2000. " Willem"! cria-t-elle( sa mère, Irma) mais il n'entend pas, n'écoute jamais, ce garçon. ...;3 qu'est-ce que c'est que ce boucan?!  Derrière elle, se tient Rick. Willem virevolte, pivote, virevolte à nouveau. ...Irma et Willem  se précipitent vers Rick qui sort à reculons... " Tapette"  (dit Rick) - Non, protesta Irma. .." Une tapette crache Rick, une putain de tapette!"  ..." Si tu touches à un cheveu de cet enfant, tu auras affaire à moi" dit Rayna.  Willem s'est fait traiter de tapette bien des fois, mais jamais encore hors de l'école, dans sa propre maison. page 193.

Novembre 2007. " Ce n'est pas si loin" dit Irma...Benoni Park est à une demi-heure d'ici maximum..; L'école est super.  Tu pourras revenir ici quand tu veux. N'est-ce pas maman?  Rayna est encore entrain de digérer la nouvelle ( Le départ de Willem en pension)  " Bien sûr qu'il pourra, quand il veut".  Willem n'a jamais imaginé vivre ailleurs qu'ici, dans son lit..;Tous ses livres sont ici...page 211

Mars 2009.  ( La classe de Willem se rend au musée de Bloemfontein en car) "Bienvenue tout le monde au musée de la guerre anglo-boer.  page 232 " " combien de civils furent emprisonnés? Cent seize mille, dans quarante camps. Et combien sont morts dans les eux ans qui se sont écoulés avant que la guerre soit perdue et les camps fermés? Vingt-huit mille femmes et enfants - vingt-deux mille avaient moins de seize ans. "...page 234  Chacun de vous a entre les mains la copie d'un extrait du registre officiel des camps...."  Celui de Willem :  Nom : Frederick van der Watt; Né dans le camp: non; Age d'arrivée: six ans; Sexe: masculin: Race: Blanc;  Etat civil: ne s'applique pas;  Nationalité:  Etat libre 'Orange/ Boer.  ; Inscription en tant qu'enfant: oui.  page 235

" Nous savons tout cela grâce au courage d'Emily Hothouse, une Anglaise qui vient ici en 1901 juger par elle-même des conditions  de détention. ...A-t-elle visité les camps de Noirs?  demande Mthunzi. - Non, Il y en a eu bien sûr; autant que de camps de Blancs, mais ils n'étaient pas jugés assez sûrs pour une dame. page 238

" Ceci est le journal de Sara van der Watt, arrivée à Bloemfontein le jeudi 10 janvier 1901. Qui a eu son fils , Fred, déjà?  " Willem lève la main..." comme la plupart des femmes boers, Sara refusa de signer le serment, mais elle le paya très cher.  - Elle est morte là - bas, alors? demanda  Anston en indiquant la maquette du camp. - Non, répond Anna. En fait , Sara fin it par retrouver  son mari. Là, elle regarde  de nouveau Willem, droit dans les yeux . " Samuel  van der Watt vint lui- même au camp, pour se rendre , le 5 avril 1901, blessé mais en voie de guérison. ..Il signa le serment et les archives montrent qu'ile repartirent  ensemble. "  page 241

" C'est toi qui as eu Fred, n'est-ce pas? " Il déplie la dernière page.  " A haute voix s'il te plaît. " dit Anna...;" Date d 'arrivée: 10/02/1901; Date de départ: 04/04/1901; Motif de départ: mort, ( malaria?) ...; Sarah enterra son journal  intime  non loin d'ici, où il fut découvert en 1988....Samuel est arrivé le lendemain de la mort de son fils, conclut Anna. ..;Nous savons que Sarah  et Samuel eurent un autre enfant par la suite - une fille- parce que ses descendants sont venus visiter le musée  et nous ont très gentiment autorisés  à continuer de présenter  le journal de Sarah". page 243

Septembre 2010. ( Willem est renvoyé de son école suite à une rude bagarre et s'en va dans un centre " hautement militaire" . " Nous inculquons et promouvons : loyauté, discipline, règles de vie, éducation à la dure, exercice physique intense, bonne posture,  alphabétisation, compétences de base en calcul, efficacité, fiabilité, travail d'équipe, soins animaliers et protection des espèces, défense de la communauté"  ( blanche) page 250

TROISIEME PARTIE 

1er octobre 2010. Le portail se referme en claquant....Devant lui, se tiennent dix garçons vêtus du même treillis, la tête rasée à l'identique,, tous blancs, et régulièrement espacés comme des quilles. Ils ont tous à peu près son âge. Leurs bottes occupent le petit morceau de monde où ils se dressent avec une assurance acquise et ils regardent droit devant eux. âge 260

" C'est le règlement, répond Volker en afrikaans. Interdit de fumer. Pas de clopes; pas de drogues; pas de portables, pas de.......C'est l'Afrique du Sud ici. Pas d'Angleterre. Pas ton lycée de luxe. On parle afrikaans. ..Zéro alcool...On est des soldats maintenant faut qu'on garde l'esprit clair, qu'on soit prêt. "page 264

( Willem  son prénom est oublié, on l'appelle Brandt, son nom de famille.) Le Général , cela fait plus de quinze ans qu'il le tient ( son discours) devant des centaines de garçons, dans  des dizaines de camps de ce type.  Des garçons qui font désormais un travail honnête en protégeant les femmes blanches du Cap à Johannesburg. ...L'Afrique du sud survivra. page 270 Nous avons apporté la lumière dans les ténèbres, ais maintenant , nous sommes les derniers Blancs d'Afrique. Les Belges ont fui le Congo, les Français ont quitté l'Algérie, les Portugais, les Italiens, même les Allemands sont partis. mais , nous sommes encore là - nous sommes encore là!  Pourquoi Parce que c'est notre pays. ..Donc ici, nous parlons la seule langue que dieu nous a donnée: pas le clic-clic des cafards qu'on a vaincus à la bataille de Blood River, ni les mensonges anglais, mais l'afrikaans. " page 271

Willem est à Aube Nouvelle depuis près de trois semaines. Ce n'est déjà plus le garçon qui s'est laissé prendre en photo à l'entrée avec sa mère. page 294

(Willem et Geldenhuys quittent leur tente, la nuit pour s'enfuir, hors du camp, une femme leur ouvre sa porte et leur offre un petit déjeuner. Willem en profit pour aller aux toilettes et se faire un selfie qu'il expédie à Rayna , sa grand-mère). ' Le Général arrive et enferme les deux garçons dans une cabane  en tôle rouillée après leur avoir demandé de se battre l'un l'autre devant les autres jeunes).Pas de couverture bien sûr. Leur prison est tour à tour un congélateur et un four. Ils transpirent ou frissonnent. L'air est ranci...dans un coin,  se trouvent un seau d'eau et un autre pour tout ce qui sort de leur corps. les mouches font la navette entre les deux.  Willem a la gorge qui brûle et le ventre tordu de spasmes. Gledenhuys évite  de penser à ses parent depuis que sa mère l'a déposé au camp...Il avait été expulsé du pensionnat pour "conduite immorale". Sa mère avait été incapable de le regarder dans les yeux lorsqu'il était arrivé chez eux avec sa malle.. Avec des gémissements de vieillard, il se laisse glisser par terre et passe un bras autour de Willem. Celui-ci le laisse faire un moment. C'est agréable et cela fait longtemps qu'il n' a pas connu autre chose  que la souffrance et la peine. " Lâche-moi s'exclame -t-il...page 328 '( Rayna)  alors qu'elle porte la tasse à ses lèvres, sa messagerie s'ouvre ...Il y a un mail de Willem. Une photo. Sa tasse s'écrase au sol. page 329

QUATRIEME PARTIE.

1er mars 2015. Ventersburg.

Le procès du Général. L'avocat de l'accusé ( son troisième) a déjà dit qu'il ferait appel. Le procureur veut la peine maximale.: la prison à vie.  Maltraitance infantile, négligence et homicide sont les chefs d'accusation. Cela fait quatre ans jour pour jour qu'un enfant est mort. ( Geldenhuys)..Depuis la descente de la police  sur le camp, trois autres corps ont été retrouvés - tous de sexe masculin, tous âgés d'environ seize ans. ...Aujourd'hui, elle ( la juge) doit rendre  son jugement.  En quinze ans de métier,  elle a vu des voleurs, des violeurs et des assassins échapper à la justice, et même à leur conscience. Mais jamais, elle n'a vu  pareilles blessures, n'a jamais pris autant de temps pour lire un rapport d'autopsie, n'a jamais perdu autant le sommeil, même par les nuits de plus en plus rares où la climatisation fonctionne.  page 336

Elle aimerait pouvoir oublier le corps de vieillard brisé du garçon. Le rapport du pathologiste judiciaire: multiples blessures récentes, douze au total. ...Deux poignets cassés, notamment de multiples  contusions et ecchymoses. Diverses infections...malnutrition et une déshydratation sévère. La muqueuse de sa bouche  était brûlée... page 338

" John David Volker  et Samuel Frederick van der Watt, vous êtes inculpés de multiples chefs de maltraitance infantile, de négligence et du meurtre de Victor Geldenhuys". page 348

1er mars 2015. Johannesburg. Willem attend  assis dans son lit,  Sa grand-mère lui a dit qu'elle reviendrait tout de suite du tribunal sitôt le procès terminé....Il se rappelle toutes ces semaines, tous ces mois passés à l'hôpital...Il ne dormait pas vraiment; mais n'était pas réveillé non plus. Il n'était ni vraiment mort. Ni vivant. ..A l'hôpital, il n'était pas vraiment seul.. A longueur de journée et de nuit, , des gens  venaient l'examiner et  le tripoter...Après des jours et des jours d'efforts, il a ouvert les yeux....Il était resté six mois dans un coma artificiel. " Maintenant que tu es réveillé, il faut que tu nous aides...Il n'y a que toi  qui peux répondre  à nos questions.  Qu'est-ce qui s'est passé ce jour-là , petit?  Qu'est-ce qui s'est passé? " Les portes s'ouvrent et tout est si lumineux. Volker les sort un par un en les traînant par les aisselles et les jette par terre....Ils sont si faibles et si légers  tous les deux que le vent pourrait les emporter.......Willem peut à peine bouger la jambe droite. Geldenhuys s'approche en rampant mais il ( le Général) le repousse et il se redresse tout seul, à moitié plié. .... Bien ; les filles, voici ce qui vase passer. Toi, ( il tape la poitrine de Willem du doigt) , tu vas l'attaquer. Et toi, ( il tape celle de Geldenhuys) tu vas te défendre. Et on va voir lequel reste debout.  Facile. On va voir qui est un vrai homme.......Le Général  ordonne aux autres garçons de former un cercle. Geldenhuys s'avance en titubant vers Willem , qui bat en retraite...Willem se jette , moitié titubant, moitié glissant sur Gldenhuys qui n'essaie même pas de l'esquiver. Le cercle se referme autour d'eux..." Finis-en " crie le Général....Une voiture se met à klaxonner sans discontinuer...Puis des sirènes...Alors que le portail s'ouvre, il ( Geldenhuys ) tombe. pages 349, 350, 351, 352


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