Présentant cet ouvrage paru en 1996 et alors titré Impromptus, m'auteur écrivait " Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée. Entre les deux, un décalage subsiste pourtant, qui nous constitue et nous déchire. C'est de quoi la philosophie souvent, n'est que dénégation. A quoi bon tant penser, si c'est pour vivre si peu? "....".Bonjour l'angoisse" , qui est le premier texte de ce recueil, apprend à accepter l'angoisse plutôt que la fuir.
Bonjour l'angoisse.
Que serait l'homme sans l'angoisse? L'art, sans l'angoisse? La pensée , sans l'angoisse? Puis la vie est à prendre ou à laisser, et c'est aussi ce que l'angoisse , douloureusement, nous rappelle. Il n'y a pas de vie sans risque. Pas de vie sans souffrance. Pas de vie sans mort. page 6
Va-t-on renoncer à penser, parce que cela angoisse? A vivre, parce que cela fait peur? A aimer parce que cela fait mal? Acceptons plutôt, autant que nous le pouvons, malgré tout, au moins un peu, au moins parfois, et c'est justement le signe de notre santé., acceptons plutôt de souffrir et de trembler. page 11....Rien n'est jamais acquis, rien n'est jamais promis, jamais que la mort. page 13
Qu'est-ce que la santé psychique? La capacité peut-être d'affronter le réel et le vrai sans y perdre toute force, toute joie, toute liberté. page 16
L'argent.
Mieux vaut dire le mal qui est que le bien qui n'est pas. page 23...;On ne m'ôtera pas l'idée que le christianisme, dans son inspiration, est de gauche, et que la gauche, plutôt est chrétienne ou judéo-chrétienne...;C'est le contraire du paganisme, avec ses dieux de castes, de clans. C'est la contraire de la richesse, et du culte de la richesse. Rigueur des évangiles:" vous ne pouvez servir deux maîtres ..;Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent. page 23
Seuls ceux qui se savent mortels ont assez d'argent ou à qui le présent, et ce sont souvent les mêmes, suffit. page 29
Nul ne vaut par ce qu'il possède, ni par ce qu'il convoite. On ne vaut que par ce qu'on donne, et tout ce qu'on ne donne pas est perdu, et nous perd. page 30
La correspondance.
Ecrire c'est toujours écrire à quelqu'un ou pour quelqu'un, fût-il inconnu, fût-il universel.....Un vivant s'adresse à un vivant, dans le secret de vivre. Une solitude se confie à une autre, dans le mystère d'e^tre soi dans l'inconnu d'aimer ou d'être deux. Un individu se livre là comme il peut, et comme il veut. page 38
Le style n'est pas ce qui importe....Une lettre vaut d'abord par son intimité, par sa douceur, parc e qu'elle contient d'amour ou de secret....Il suffit d'être vrai. Il suffit d'écrire au plus près de la vie telle qu'elle est, telle qu'elle semble, telle qu'elle passe et demeure......page 39
Pourquoi écrit-on une lettre? Pour habiter l'essentielle solitude, l'essentielle séparation, l'essentielle et commune sagacité. Pour décrire le temps qu'il fait, le temps qui passe. Pour raconter ce qu'on devient, ce qu'on est et ce qu'on attenf=d. Pour dire la distance , sans l'abolir. Le silence, sans le corrompre.Le moi, sans s'y enfermer. Cela ne tient pas un lieu de parole. Cela ne tient lieu de rien. Et rien non plus n'ne tient lieu. Les vraies lettres, celle qu'on aime recevoir, come l'amour, come un cadeau, et c'en est un...page 43
Le goût de vivre.
La vie est bonne par(dessus tout; elle est bonne par elle-même; le raisonnement n'y fait rien. On n'est pas heureux pour voyage, richesse, succès , plaisir, On est heureux parce qu'on est heureux. Le bonheur est la saveur de la vie. page 45
"IL faut vivre sa vie avant de la penser. " disait Delbos. page 52
(Gide) " Un eas assez constante del amort n'a donné pas assez de prix au pus petit instant de ta vie. " Vivre, c'est mourir. et la vie n'en est que plus belle, qui porte en soi la mort. page 54...Puis, il y a la solitude. ..chacun est seul face à l'autre, et nul plaisir , même simultané n'est commun. page 54
Mourir guéri.
Vivre, c'est vieillir disait Montaigne. et vieillir, c'est mourir par morceaux. Contre quoi, la médecine n'y peut rien. page 66
...En vivant dans le plein jour de la vérité: en acceptant la vie telle qu'elle est , si on le peut, en acceptant aussi la mort, la vieillesse, la maladie....Et en acceptant l'angoisse ou l'horreur si on ne le peut pas. page 69
Grande formule de Montaigne: " Tu n meurs pas de ce que tu es malade, tu meurs de ce ce que tu es vivant". page 72
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