mardi, mai 08, 2007

INDIAN CREEK ( Pete Fromm )

Le premier automne suivant mon hiver à Indian Creek, je retournai à l'université de Missoula. Non, non-on me l'a souvent demandé-, je n'avais pas désappris à parler pendant mes sept mois de relatif isolement . Mais quelque chose en moi avait changé. D'après mes amis, c'était plus que quelquechose: "T'avais toujours une arme sur toi? T'étais libre de faire ce que tu voulais? Dis donc, mon vieux, t'étais complètement givré!"
Ce n'était pas ainsi que je voyais les choses, mais le retour à l'université fut difficile: tant de règles, tant de monde....
Après un hiver passé à rêver de m'échapper quelques jours, je n'avais plus envie de sauter dans mon camion pour m'en aller. Je restai dans la montagne à regarder le printemps s'installer et transformer mon univers.
De nouveau , je marchais, marchais, et les jours s'allongeaient mais je les aurais voulus plus longs encore. J'avais l'impression de n'avoir pas assez de temps pour voir tout ce que j'avais besoin de voir. Tout là-haut, au sommet, je restais à regarder les orages approcher, les nuages se déchirer sur les crêtes déchiquetées....J'éclatais de rire au milieu du vacarme de l'orage et du vent, si violent qu'il couvrait ma voix.
J'étais presque heureux de n'avoir pu partir. Il me restait toute une vie à vivre dans la civilisation , mais à peine quelques mois ici.
Je ne risquais plus de manquer un visiteur en quittant ma tente-aucun chasseur pour débarquer en motoneige- , aussi décidai-je de sortir preque chaque jour.Je passais beaucoup de temps sur les sommets, me délectant de panoramas et de longues heures au soleil après être resté si longtemps enfermé dans mon étroit canyon.

Récit de Pete Fromm , il passe 7 mois seul au coeur des Rocheuses . Son travail: surveiller deux millions d'oeufs de saumon dans l'Etat de l'Idaho. Son livre est un hymne aux grands espaces sauvages

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