samedi, mars 15, 2008

TORTILLA FLAT (John Steinbeck)

Dans la vie civile, on est puni pour des choses qu'on a faites. Mais les codes de l'armée ajoutent un principe nouveau: ils punissent pour ce qu'on ne fait pas. Joe Portagee ne comprit jamais clairement ce principe. Il ne nettoyait pas son fusil; il ne se rasait pas; et une ou deux fois, il ne revint pas de permission. Outre ces déficiences, Big Joe avait un penchant pour la discussion cordiale quand il était réprimandé. Page 95

Tandis qu'ils déambulaient, le vent se leva et poussa la brume devant la lune, comme un pâle lavis gris. Le brouillard en marche donnait à la forêt des formes mouvantes, les arbres avançaient en tapinois et les buissons se déplaçaient sans bruit, comme de grands chats ténébreux. Le sommet des arbres murmurait d'une voix sourde dans le vent, prédisait de bonnes fortunes et des morts. Pilon savait qu'il était vain d'écouter les propos des arbres. Rien de bon ne découlerait jamais de la connaissance de l'avenir. De plus, ces chuchotements étaient impies; il détourna son attention du bavardage des arbres. page 102

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