lundi, mars 10, 2008

UNE FEMME ENTRE DEUX CIELS (Niu Niu)

Pour les Chinois,...la conception sexiste des rôles exige que l'homme subvienne aux besoins de son épouse et de sa progéniture, sous peine de passer pour un incapable. Dans la Chine traditionnelle, le mari considérait femmes et enfants comme son bien propre; il pouvait les maltraiter à sa guise sans que quiconque trouvât à y redire. Dans cette optique, les querelles de ménage étaient jugées insignifiantes. Pour les Occidentaux , par contre, c'était une affaire capitale. Ils n'hésitent pas, au besoin, à entreprendre une analyse rien que pour soigner leurs pauvres bobos. page31
(Les Français) Ils ont tellement de libertés qu'ils peuvent dire et faire n'importe quoi. page 36
Au cours de ces nombreuses fêtes, You'er parvint à se faire une image du Français typique : "cultivé" et " cool", en apparence; mais il vaut mieux se garder d'approfondir. Un bon bourgeois cadre supérieur, par exemple, sorti de son boulot n'ouvrait jamais un livre, et s'étonnait qu'une Chinoise comme You'er ait pu lire l'Illiade et l'Odyssée. page 72
Les Français , comme il le disait lui-même ( Marc, un Français) ont conscience d'être une nation, non un peuple. Ils ne gardent pas rancune tant que ça aux Allemands d'avoir occupé leur territoire; en revanche, ils se montrent plus solidaires contre leur propre gouvernement, sans doute, est-ce leur tradition frondeuse et révolutionnaire qui leur a donné cette habitude de s'opposer aux pouvoirs publics. Orgueilleux et imbus d'eux-mêmes, ils s'estiment supérieurs au monde entier: les Allemands sont fades et rabat-joie; les Japonais ne connaissent que le travail; les Anglais sont coincés et arrogants; les Américains, des nouveaux riches grossiers et incultes; les Noirs, frivoles et nonchalants; les Arabes, extrémistes et violents... Il y aurait bien les Asiatiques: intelligents, travailleurs, soumis..., mais tellement insidieux! Au bout du compte, il ne reste que les Français: leur tolérance, leur culture, leur savoir-vivre!...Le premier peuple entre les peuples! page 73
La jeunesse de You'er, le "matérialisme historique", c'était autre chose. Evidemmment , ce n'était pas comparable à l'Occident! Mais à l'époque, tous étaient égaux; personne n'avait le sentiment de vivre dans l'indigence. Avant de venir à Paris, You'er n'avait pas la moindre notion de ce qu'étaient l'argent et la vie matérielle. Le plus important résidait dans les différences d'état d'esprit et de caractères. Depuis leur plus tendre enfance, on inculque aux Chinois l'obéissance envers leurs parents et leurs professeurs. Un enfant n'exprime jamais ses opinions; les aînés décident de son avenir, l'éduquent en conséquence, et il se doit de leur donner satisfaction. Mais ça ne suffit pas encore: il faut aussi qu'ils soient fiers de lui. Avant dix-huit ans, l'un des principaux buts de l'existence est de séduire son entourage. Après dix-huit ans, il ne reste qu'un seul but: séduire! Dès la prime enfance, il faut polir son attitude, faire preuve d'habileté dans ses relations, apprendre à réprimer ses intentions premières, adapter ses aspirations à la réalité; il faut garder son jugement pour soi au risque d'être ridiculisé si notre point de vue est stupide ou d'éveiller la jalousie et de s'exposer à des représailles si l'on se montre par trop perspicace. Il convient de se faire violence pour se conformer aux exigences de la société et de ses préceptes. L'individu n'a pas droit de cité, seuls prévalent sa famille et le groupe, à l'inverse de l'Occident où, dès l'enfance, le je est posé comme principe d'existence : toute réflexion sur la vie humaine se fonde sur la douillette expérience du moi. page 135

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