samedi, mai 18, 2019

LA NUIT, J'ECRIRAI DES SOLEILS ( Boris Cyrulnik) 2019

"Je sais maintenant, grâce aux récits intimes de mon for intérieur, et aux histoires des enfances fracassées, qu'il est toujours possible d'écrire  des soleils.
 
 Combien , parmi les écrivains,  d'enfants orphelins, d'enfants négligés, rejetés,  qui, tous, ont combattu la perte avec des mots écrits.
 
Pour  eux, le simple fait d'écrire changea le goût du monde.
 
Le manque  invite à la créativité . La perte invite à l'art, l'orphelinage  invite  au roman. Une vie  sans actions,  sans rencontres et sans chagrins ne serait qu'une existence  sans plaisirs et sans rêves, un gouffre de glace.
 
Crier au désespoir n'est pas une écriture, il faut chercher  les mots qui donnent  forme à la détresse pour mieux la voir, hors de soi. Il faut mettre  en scène l'expression de son malheur.
 
L'écriture comble le gouffre de la perte, mais il ne suffit pas d'écrire pour retrouver le bonheur.
 
En écrivant, en raturant, en gribouillant des flèches dans tous les sens, l'écrivain raccommode son moi déchiré. Les mots écrits métamorphosent  la souffrance. " B. C.

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