jeudi, juillet 30, 2020

PLUS LOIN QUE L'HIVER ( Isabel Allende) 2020

Au coeur de la tempête de neige la plus terrible que Brooklyn ait connue  de mémoire d 'hommes , Richard Bowmaster, professeur d'université, sexagénaire et solitaire, heurte la voiture conduite par une jeune immigrée guatémaltèque sans papiers. Il est contraint d'appeler sa voisine et collègue chilienne, Lucia Maraz. Le secret que leur révèle alors la jeune Evelyn Ortega les entraîne bientôt tous les trois dans une incroyable aventure. de confidences en révélations, Plus loin que l'hiver nous transporte de l'Etat de New-York aux terrifiantes années 1970 au Chili,  de la langoureuse Rio de Janeiro des années 1980 au règne actuel des passeurs mexicains, et une amitié inattendue voit le jour entre ces trois personnages que tout semblait séparer. 

Isabel Allende pointe l'injustice politique pour raconter,avec générosité et l'énergie qui lui sont propres, le courage face aux épreuves et la naissance d 'une passion. Plus loin que l'hiver est un des livres les plus personnels de l'auteure, une belle histoire multigénérationnelle d'amitié et de rédemption.

"Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible". Camus, , l'Eté. 

BROOKLYN  Rien à faire: à soixante-deux ans, Lucia  nourrissait encore des rêves de jeune fille. son cou était ridé, sa peau sèche, ses bras flasques; elle avait les jambes lourdes et s'était résignée  combien sa taille s'effaçait, car elle manquait de discipline pour combattre le déclin dans un gymnase.  ...page 17

Non rien à faire, elle n'aurait pas de romance avec Richard. quel dommage!  car c'était le genre d'homme tranquille et fiable, avec lequel elle aurait accepté de s'ennuyer. page 20

BROOKLYN  Cela faisait des années qu'il ( Richard) vivait dans un environnement parfaitement sous contrôle, sans surprises , ni sursauts.  page 30

(Richard a heurté une voiture conduite par une Latino-Américaine, guatémaltèque en situation irrégulière) " Désolé de te déranger;si tard, Lucia, mais j'ai besoin de ton aide, pour un problème sérieux, annonça Richard au téléphone.
- Quel genre de problème?...
- Une Latino-Américaine, hystérique, a envahi  mon domicile et je n'en sais que faire. peut-être, pourrais-tu l'aider. je ne comprends presque rien à ce qu'elle dit; page 36

GUATEMALA. Les enfants Ortega n'étaient pas les seuls sans mère ni père: deux tiers  des enfants scolarisés connaissaient la même situation. . Naguère, encore, seuls les hommes émigraient  pour trouver du travail, mais ces dernières années les femmes s'en allaient également.  selon le Père Benito, les émigrés envoyaient des  millions de dollars au pays pour entretenir leurs familles, contribuant ainsi à la stabilité des gouvernements et à l'indifférence des nantis. page 45
Le Père Benito avait l'habitude de s'installer dans l'unique bar du village, devant une bière qu'il faisait durer toute la nuit pour discuter avec les paroissiens  de l'impitoyable répression contre les indigènes, qui avait duré trente ans. page 46

Comme toute commerçante, aussi pauvre qu'elle fût, l'aïeule devait payer sa quote-part de "protection" aux mafieux et délinquants qui opéraient impunément dans la région, et parfois, aux gardes civils. c'était une somme modique, qui correspondait à ses modestes revenus, mais il fallait s'en acquitter sous la menace, sin on la marchandise volait dans les caniveaux, et l'on essuyait les coups;  En décomptant tous ses frais, il lui restait à peine de quoi vivre. sans les colis de Myriam ( sa fille et mère d'Evelyn) ils auraient versé dans l'indigence;page 53

( Le petit-fils de la grand-mère, fils de Myriam et frère d'Evelyn) a été retrouvé mort) Le carton pendu au cou de Grégorio , avec les initiales de Mara Salvatrucha, cartel du crime organisé, portait une inscription au revers, disant que tel serait le sort réservé aux traîtres et à leurs familles.  Nul ne sut jamis quelle pouvait être la trahison de Grégorio Ortega.  page 55

CHILI . Léna , sa mère , et son frère Enrique étaient les deux piliers de l'enfance et de la  jeunesse de Lucia Maraz.avant que son frère lui fût arraché par le coup d'Etat militaire. page 57
Lucia terminait ses études secondaires, à la fin des années 1960, quand Henrique se joignit au mouvement qui soutenait le candidat socialiste à la présidence du Chili, Salvador Allende. Pour beaucoup, c'était  Satan incarné. Pour Henrique, le salut de l'humanité passait par le renversement du capitalisme, au moyen d'une révolution qui ne laisserait plus pierre sur pierre. ..;La droite déclencha une campagne de terreur: le Chili allait finir comme Cuba, les Soviétiques enlèveraient les enfants pour leur laver le cerveau, et on détruirait les églises., on violerait les religieuses et on exécuterait les curés...page 62

BROOKLYN  (Richard) Le fait est que la Chilienne était admirable sur le plan professionnel. Elle venait à peine d'arriver à New York qu'il ( Richard) lui demanda de diriger un séminaire. Ils avaient dû occuper le grand auditoire car il y avait beaucoup plus d'inscriptions que prévu.  Et c'était à lui qu'il incombait de la présenter. Le premier sujet abordé était l'intervention de la CIA en Amérique  latine qui  avait contribué à déstabiliser les démocraties et à les remplacer par un type de gouvernement totalitaire que les Américains ne pourraient tolérer chez eux. ..Lucia avait été ovationnée. .Richard avait été stupéfait par son éloquence en même temps que son charmé par son ensemble noir, le collier d'argent et les mèches de couleur.  page 76
Il (Richard) lui avait proposé de donner un cours sur la politique chilienne pendant tout un semestre. Certains (étudiants) montraient une ignorance monumentale: ils arrivaient à l'université sans pouvoir situer le Chili sur une carte, pas plus que leur propre pays dans le monde; pour eux, les Etats-Unis se confondaient avec l'univers. page 77

BROOKLYN (Lucia et Richard) (Evelyn révèle qu'il y a un mort dans le coffre de la voiture qu'elle conduisait) " Il faut appeler la police" conclut-il en empoignant son portable.
La fille du Guatemala poussa un cri de terreur. Puis, elle éclata en sanglots, pour des raisons qui semblaient évidentes à Lucia, mais beaucoup moins à Richard qui n'ignorait pas portant le climat d'incertitude permanente où vivent les migrants d'Amérique latine.
" Je suppose que tu es sans papiers, dit Lucia. Nous ne pouvons contacter la police, Richard.  Evelyn se retrouverait dans une impasse. Elle a pris la voiture sans permis. On peut l'accuser de vol et d'homicide.  page 86

EVELYN ( Guatemala) ( La maison de la grand-mère a été saccagée par les mafieux et Evelyn est en sang) " Ils ne sont pas nés pervers, Benito. , ils furent un jour d'innocents petits morveux....Cette violence est le fruit d'une guerre perpétuelle contre les pauvres. Deux cent mille indignés exterminés; cinquante mille disparus, un million et demi de gens " déplacés". Nous sommes un petit pays, alors calcule le pourcentage de la population visée.  page 100
- Ce monde aurait besoin de gens fâchés comme toi., Benito."
Sa rage était ancienne. le curé l'avait combattue en lui pendant des années; il croyait qu'à son âge, après ce  qu'il avait vécu, l'heure était venue de faire la paix avec le "réel". Mais l'âge l'avait rendu ni plus sage, ni plus tranquille, seulement plus rebelle.  Depuis sa jeunesse, il avait éprouvé une révolte contre le gouvernement, les militaires, les Nord-Américains, les riches de toujours et maintenant il la ressentait contre  la police, les narco-trafiquants, les gangsters et tous ceux qui prospéraient sur les cendres du désastre. page 101

LUCIA ( Canada) Lucia Maraz venait d'avoir dix-neuf ans et s'était inscrite à l'université pour étudier le journalisme quand débuta son existence de réfugiée. ..;Elle  avait passé deux mois à l'ambassade du Venezuela dans l'espoir  d'un sauf-conduit qui lui permettrait de quitter le pays...avant de s'en  aller pour Caracas...puis le Canada.  page 113
Lucia Maraz vécut les années de son exil canadien à Vancouver, une aimable cité, au climat plus avenant que Montréal. ..Elle s'adaptait au pays et se fit des amis.  page 119

LUCIA ET RICHARD ( Brooklyn) ( ils recherchent un lieu où mettre le cadavre de la voiture) En étudiant la carte, Richard  se souvint d'un lac où il se rendait avec Horacio Armado- Castro et où il n'était pas retourné depuis deux ans.  Son ami y possédait une cabane rustique, qu'il occupait avec sa famille en été avant de partir pour l'Argentine. , en hiver, c'était leur refuge à eux deux. page 128

EVELYN ( Mexique) ( Evelyn avec d'autres migrants est arrivée  à la frontière.) Depuis le campement, ils apercevaient le rivage yankee, surveillé nuit  et jour par des caméras, des projecteurs, des agents à bord de véhicules militaires, de chaloupes et d'hélicoptères.  Des haut-parleurs prévenaient tous ceux qui s'aventuraient dans le fleuve,  qu'ils entraient sur le territoire des Etats-Unis et devaient faire demi-tour...page 142

RICHARD, (New York). Seuls les humains, disait-il, marchent centrés sur eux-mêmes, esclaves de leur ego,s'observant sans cesse, sans arrêt sur la défensive, même en l'absence  de toute menace. page 145
Lucia s'installa au volant de la Subaru, avec Evelyn et Marcelo pour copilotes, et sous les yeux, la carte sur laquelle la route était tracée au crayon rouge.... ( pour se débarrasser du corps dans le coffre)
En se fondant sur le récit d'Evelyn, concernant le couple Leroy ( ses employeurs), on avait peut-être assassiné la victime pour la faire taire, à supposer qu'elle eût  découvert quelque chose qui mettrait en cause son mari. page 150

Richard avait été un enfant studieux et timide, toujours détraqué de l'estomac. .;Il avait étudié les sciences politiques, en se spécialisant dans l'étude du Brésil, car il parlait portugais: enfant, il allait souvent à Lisbonne passer ses vacances chez ses grands-parents maternels; Il avait consacré sa thèse de doctorat aux manoeuvres de l'oligarchie brésilienne et de ses alliés, qui avaient fini par renverser , en 1964, Joao Goulart, le président charismatique d ela gauche, et  avec lui, son modèle politique et économique. Goulart avait été destitué par un coup d'Etat militaire, appuyé par les Etats-Unis dans la Doctrine de la  Sécurité nationale pour combattre le communisme., au Brésil comme dans tant d'autres pays.page 151

LUCIA ET RICHARD. Nord de New York. dans la Subaru, Evelyn continuait à murmurer ses prières pour Kathelyn Brown, (son corps est dans le coffre, elle était la maîtresse de Monsieur  Frank Leroy et la psychiâtre de Madame Leroy, Cheryl)comme on le faisait pour les morts de son village. page 159

LUCIA (Chili)Pendant ses vingt années de mariage, Lucia  Maraz aurait parié sans hésiter sur la fidélité de son mari: il était trop occupé pour naviguer dan sles stratagèmes des amours secrètes. ..;
Ils s'étaient connus en 1990, Lucia était rentrée au Chili après dix-sept ans d'exil ou presque et avait trouvé un emploi comme productrice de télévision, non sans mal...page 165
La capitale avait tellement changé que Lucia ne reconnaissait plus les rues où s'était déroulé sa jeunesse..Deux nations se partageaient le même espace: la petite caste du marché international et des prétentions cosmopolites etla grande nation de tous les autres citoyens. page 166
..On n'éprouvait pas de sympathie pour ceux qui revenaient:la gauche les accusait d'être partis par lâcheté, et la droite, d'accointance avec les communistes. page 165

RICHARD ( nord de New York. ) Richard, Lucia, Evelyn sont dans un motel  sur la route d'un lieu pour se débarrasser du corps de MMe Brown.

EVELYN (. Frontière du Mexique et des Etats-Unis. Les journées devenaient interminables pour Evelyn Ortega, dans l'ennui et la chaleur suffocante du campement de  Nuevo  Laredo. Evelyn  et le autres passagers étaient entourés de migrants encore plus démunis qu'eux.  Beaucoup avaient connu la faim et la pénurie. Certains avaient tenté de traverser le fleuve, sans y parvenir; d'autres, avaient été arrêtés de l'autre côté puis expulsés au Mexique. , car il coûtait plus cher de les renvoyer dans leur pays d'origine. page 184
Beto  Cabrera ( le passeur)  prit congé des membres de son groupe avec force accolades et d'ultimes recommandations...Le fleuve était beaucoup plus dangereux qu'il n'y paraissait depuis la rive, mais personne n'hésita, ca rils n'avaient seuelment quelques secondes pour esquiver les faisceaux des projecteurs. page 186 En fait la trtaversée durait seulement quelques minutes.  page 187

Le fonctionnaire de l'immigration qui eut à traiter le cas d'Evelyn Ortega après son arrestation à la frontière , se retrouva devant une fille tête baissée, tremblante et choquée....page 193
"Ouf, voilà qui va faciliter les choses. Nous allons appeler ta mère (elle vit aux Etats-Unis) pour qu'elle vienne te chercher. Tu pourras partir temporairement avec elle, jusqu'à ce que le juge statue sur ton cas. 
page 194

RICHARD (Rio De Janeiro)

EVELYN (Chicago) Miriam, la mère d'Evelyn était restée plu de dix ans sans voir ses trois enfants qu'lle avait confiés à la garde de la grand-mère , au Guatemala.  Elle reconnut Evelyn dès son arrivée à Chicago.  page 211
Deux ans s'écoulèrent. Evelyn n'avait toujours pas reçu la notification des tribunaux que lui avait annoncée le centre de détention. page 215
Miriam montra New York sur une carte à sa fille,l'aida à empaqueter ses affaires  dans une petite valise, lui donna une adresse à Manhattan et la poussa dans un bus Greyhound. ....Evelyn Ortega sonna à la porte d'une maison à trois étages. page 222

LUCIA ET RICHARD ( Au nord de NewYork) "Tu nous as raconté comment sont morts tes frères au Guatemala. Kathryn aussi a connu une mort violente. J'imagine que cela te vaut de mauvais souvenirs."
La jeune fille acquiesçait sans lever la tête de sa tasse fumante.
" Mon frère aussi a été tué, ajouta Lucia. Il s'appelait Enrique, je l'aimais beaucoup. On suppose qu'il a été arrêté, mais nous n'avons jamais rien su. Et puis nous n'avons pas pu l'enterrer, on ne nous a pas rendu sa dépouille. 
- Et c'est sss...sûr qu'il est mm...mort? demanda Evelyn, plus bégayant que jamais.
- Oui, Evelyn. J'ai passé des années à mener des recherches sur les prisonniers disparus, comme Enrique...page 225

RICHARD ( Rio De Janeiro)  Richard fut ^plus affecté par le désespoir insondable de sa femme que par la mort de l'enfant.page 242

Sa fille ( Bibi) l'attendait à la porte, et, en apercevant la voiture au coi, elle courut pour l'accueillir quand il arrivait à la maison mais Richard ne la vit pas. Il sentit le choc sans savoir qu'il venait de la renverser. page 247

EVELYN Brooklyn.  Evelyn Ortega commença  à travailler chez les Leroy en 2011...page 257
Au but de quinze ans de vie commune, Cheryl Leroy s'était résignée à l'autorité brutale de' son mari., mais n'avait pas suffisamment appris à esquiver ou à prévenir ses attaques. Elle restait avec lui par accoutumance au malheur, par dépendance économique et à cause de leur fils malade. Auprès de son analyste, elle avait admis qu'elle le supportait encore par addiction à la facilité: comment renoncer , en effet, à ses ateliers de croissance  spirituelle, au club de lecture, aux cours de Pilates qui la maintenaient en forme....page 260
La cuisinière et sa fille mirent Evelyn en garde: il ne fallait pas fourrer son nez dans les affaires des Leroy. Les personnes un peu fouineuses avaient été renvoyées.     page 270 Les raclées, s'administraient toujours à huis clos mais les parois de cette vieille maison étaient fines. page 274

LUCIA  (Chili) La mort de sa mère en 2008, provoqua chez Lucia Maraz un sentiment d'insécurité qu'elle expliquait mal. Lucia , en effet   ne dépendait plus de Lena depuis qu'elle s'était exilée à l'âge de dix-neuf ans;.  Pour la première fois, Lucia sentit le poids  de son âge. Jusque là, vieillir et mourir avaient représenté des idées abstraites, des choses qui n'arrivaient qu'aux autres. page 281
Lucia s'installa à Brooklyn en septembre 2015 page 285

RICHARD ET LUCIA  ( Nord de New York) A cinq heures de l'après-midi,  quand Lucia et Richard retrouvèrent Evelyn dans la cabane après avoir précipité la voiture dans le lac , épuisés, couverts de neige et de boue page 293
Evelyn et Marcelo s'endormirent tout de suite, mais Lucia et Richard continuèrent à bavarder jusqu'à minuit passé. Ils avaient tant de choses à se dire dans ce passage délicat de l'intimité balbutiante. ..Amour, amour: la veille encore, Richard, maladroit; échafaudait des dialogues avec Lucia, et voilà que dans son esprit, se pressaient des vers sentimentaux, qu'il ne se fût jamais risqué à écrire.  page 295

EVELYN, RICHARD , LUCIA ( Rhinebeck) Dans la Subaru, avec deux vitres à moitié baissées,..;Richard Bowmaster racontait aux deux passagères que, quelques mois plus tôt, il avait invité des enquêteurs sur le trafic des travailleurs sans papiers à donner une conférence dans sa faculté - ce à quoi se livraient précisément Frank Leroy et Ivan Danescu, selon les explications données par Evelyn. Rien de neuf sous le soleil, commentait Richard: l'offre et la demande existaient depuis l'abolition  de l'esclavage. mais jamais ce commerce n'avait été aussi rentable que de nos jours, une mine d'or aussi juteuse que le trafic  de drogues ou le commerce des armes. ....Les migrants finissaient comme esclaves d'un genre nouveau dans l'agriculture, la manufacture, l'industrie et les maisons closes. 
Frank Leroy gardait une façade respectable homme d'affaires....Il blanchissait de l'argent et résolvait les problèmes légaux qui pouvaient se présenter. Tout comme il avait obtenu une carte d'identité  de tribu amérindienne à Evelyn Ortega. .page 305

Ensemble, ils sortirent Kathryn de la voiture, l'étendirent sur un brancard et la portèrent jusqu'au sanctuaire...Sur les instructions de la jeune fille, qui assumait son rôle de prêtresse,  ils improvisèrent un rite funéraire élémentaire...;Ils  couvrirent le corps de Kathryn avec le tapis, replièrent les quatre coins de la bâche pour l'envelopper soigneusement....
"Prions Richard, pour accompagner Evelyn et faire nos adieux à Kathryn, demanda Lucia.
- C'est que , vois-tu , je ne sais pas prier.
- Chacun le fait à sa manière. Pour moi, prier, c'est relâcher sa tension; et se fier à l'existence.
- Est-ce Dieu pour toi? 
- Appelle -le comme tu voudras, mais donnons la main à Evelyn et formons un cercle. Nous allons aider Kathryn et son petit à prendre à prendre son envol.  page 314




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