"Récompensé par la plus prestigieuse distinction littéraire américaine, le National Book Award, élu le meilleur livre de l'année par les libraires américains, le nouveau roman de Louise Erdrich explore avec une remarquable intelligence, la notion de justice à travers la voix d'un adolescent indien de treize ans. Après le viol brutal de sa mère, Joe va devoir admettre que leur vie ne sera plus comme avant. Il n'aura d'autre choix que de mener sa propre enquête. Elle marquera pour lui la fin de l'innocence."
" Si ce livre est une sorte de croisade, galvanisée par la colère de l'auteur, c'est aussi une œuvre littéraire soigneusement structurée, qui, une fois encore, rappelle beaucoup Faulkner"
(La mère de Joe a été transportée à l'hôpital après le viol) ."Vous , les Indiens, vous n'avez pas un hôpital là-bas? On ne vous construit pas un neuf? -Les urgences sont en chantier, lui ai-je répondu. - Quand même. - Quand même quoi? J'ai pris une voix grinçante et sarcastique. Je n'avais jamais été comme tant de garçons indiens, qui baissent les yeux en silence, furieux, sans mot dire. Ma mère m'avait appris d'autres manières. La femme enceinte a pincé les lèvres et repris la lecture de son magazine. page 19
J'avais trois copains. je continue à en avoir deux. L'autre n'est plus qu'une croix blanche le long de la Montana HiLine. Enfin, c'est là qu'est inscrit son départ physique. Quant à son esprit, je l'emporte partout avec moi sous la forme d'une pierre ronde et noire. Il me l'a donnée quand il a dé..couvert ce qui est arrivé à ma mère...Il m'a raconté que la pierre était de celles qu'on trouve au pied d'un arbre foudroyé, qu'elle était sacrée. Il appelait ça un œuf d'oiseau-tonnerre. Il me l'a donnée le jour où je suis retourné en classe. Chaque fois qu'un autre gamin ou un instituteur me lançait un regard apitoyé ou curieux, je touchais la pierre que Cappy m'avait donnée. page 31
...(Joe est rentré et s'est servi un verre de lait froid, il avait tourné)J'ai posé le verre sur la table et foncé quatre à quatre en haut de l'escalier. Fait irruption dans la chambre de mes parents. Ma mère était plongée dans un sommeil si lourd que lorsque j'ai voulu me laisser tomber à côté d'elle, elle m'a frappé au visage. C'était un coup asséné d'un revers de l'avant-bras qui m' cueilli à la mâchoire, et étourdi. "Joe, a-t-elle dit, en tremblant, Joe. "J'étais résolu à ne pas laisser voir qu'elle m'avait fait mal. "Maman,...le lait a tourné" . Elle a baissé le bras et s'est assise. "Tourné? "Elle n'avait jamais laissé le lait tourner au réfrigérateur. Page 40
On ne peut pas savoir si quelqu'un est indien d'après les empreintes digitales. On ne peut pas le savoir d'après le nom. On ne peut pas le savoir d'après un rapport de la police locale. On ne peut pas le savoir d'après une photo. D'après une photo d'identité judiciaire. D' après un numéro de téléphone. Du point de vue du gouvernement, la seule façon de savoir qu'un Indien est un Indien consiste à examiner son passé...Page 49
Il ne faut presque rien pour être heureux, a-t-il déclaré (mon père).Ma mère a pris une bruyante inspiration, a froncé les sourcils. Elle a balayé ce qu'il venait de dire d'un haussement d'épaules, comme si cela l'agaçait...Je sais aussi qu'elle s'efforçait de se fabriquer une carapace. Pour ne rien sentir. Pour ne pas parler ce qui était arrivé. L'émotion de mon père la happait. page 57
Mon père a passé autant de temps que possible chez nous, comme on l'appelait encore pour finir de remplir certaines de ses obligations. Il retrouvait tous les jours, le policier tribal , et s'entretenait avec l'agent fédéral chargé de l'enquête...L'ennui, avec la plupart des affaires de viol sur les réserves indiennes, c'était que même après qu'il y avait eu une accusation, le procureur fédéral refusait souvent d'amener devant la justice l'affaire, pour une raison ou une autre. En général, un tas d'affaires importantes. Mon père voulait s'assurer que cela n'arriverait pas. page 66
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